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Deux ans après la chirurgie et à l’issue d’une thérapie physique intensive, les participants ont été en mesure de tendre le bras, d’ouvrir la main et de manipuler des objets. La restauration de l’extension de leurs coudes a amélioré la capacité à propulser leur fauteuil roulant et à se transférer au lit ou dans une voiture © The Lancet

En Australie, treize jeunes adultes atteints de tétraplégie (paralysie des membres supérieurs et inférieurs) sont capables de se nourrir, de boire un verre, de se brosser les dents et d’écrire grâce à une nouvelle technique chirurgicale qui relie les nerfs encore fonctionnels situés au-dessus de la lésion de la colonne vertébrale aux nerfs paralysés situés au-dessous.

Traditionnellement, la fonction des membres supérieurs est reconstruite à l’aide d’une chirurgie de transfert de tendon, au cours de laquelle des muscles toujours actifs, mais conçus pour une autre fonction, sont réinstallés chirurgicalement pour permettre le travail des muscles paralysés : un muscle de l’épaule transféré sur le triceps pour redonner un contrôle du coude, un extenseur du poignet redirigé pour gagner une flexion des doigts, etc. Cette chirurgie est pratiquée sur 80 % des patients.

Les transferts nerveux, quant à eux, permettent la réanimation directe du muscle paralysé et peuvent agir sur plus d’un muscle à la fois. L’acte chirurgical est moins lourd : incisions plus petites et temps d’immobilisation plus courts après la chirurgie. 

Chez dix patients, les deux techniques – tendon et nerfs – ont été combinées, avec parfois des transferts nerveux réalisés pour une main et des transferts tendineux pour l’autre : les transferts nerveux ont restauré un mouvement plus naturel et un contrôle moteur plus fin dans une main, tandis que les transferts de tendon ont restauré plus de puissance et une capacité de levage importante dans l’autre main. Pour trois autres patients, les transferts nerveux ont échoué et les médecins australiens tentent aujourd’hui de comprendre les raisons de cet échec.

Les chercheurs affirment que, même s’il ne s’agit que d’une étude de petite taille qualitative (59 transferts nerveux ont été effectués chez 16 participants), les transferts nerveux constituent une avancée majeure dans la restauration de la fonction des mains et des bras et constituent une option chirurgicale alternative, sûre et fiable pour les personnes atteintes de tétraplégie.