Les deux cellules initiales d'un embryon humain contribuent différemment au développement du corps humain. C’est ce que révèle une étude publiée cette semaine dans Cell. La majorité du corps proviendrait donc principalement d'une seule de ces deux cellules, contredisant l'idée que les cellules embryonnaires se spécialisent plus tard.

Image légendée
Un blastocyste humain exprimant la GFP (« Green Fluorescent Protein »). C’ est une protéine ayant la propriété d’émettre une fluorescence de couleur verte. Le marquage avec la GFP a permis aux auteurs de l'étude de révéler qu’une seule cellule de l'embryon - au stade « 2 cellules » - contribue à la plupart des cellules du futur corps © Sergi Junyent Espinosa

En 2001, Magdalena Zernicka-Goetz avait déjà découvert que chez la souris, ces deux cellules sont distinctes : l'une forme principalement le fœtus, l'autre le sac vitellin. La biologiste du développement a voulu vérifier si cette distinction existe aussi chez l'humain. Elle a récupéré 54 ovules fécondés d'une clinique de fécondation in vitro, avant qu'ils ne terminent leur première division en deux cellules appelées blastomères. Les chercheurs ont laissé ces ovules fécondés se diviser en laboratoire, marquant l'un des blastomères avec une protéine fluorescente pour suivre leurs descendants tout au long du développement embryonnaire. 

Les résultats montrent que les cellules du futur fœtus proviennent principalement de la cellule qui se divise le plus rapidement, tandis que l'autre forme principalement le sac vitellin. Les causes de cette asymétrie restent floues, mais pourraient être influencées par des facteurs comme l'entrée du spermatozoïde et la structure des chromosomes. 

Cette découverte pourrait aider les cliniques de fécondation in vitro à sélectionner les embryons ayant le plus de chances de succès, réduisant ainsi les pertes pendant les premières étapes de la grossesse.