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De la cocaïne découverte dans une valise, à l'aéroport de Cayenne, en Guyane française, le 24 mars 2024 © AFP/Archives Ludovic MARIN

Un véritable tsunami blanc : la consommation de cocaïne explose en France, où un adulte sur dix en a déjà pris au moins une fois dans sa vie, montre une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publiée mercredi. 

L'enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP) a été réalisée au cours de l'année 2023 sur le territoire hexagonal, sur un échantillon représentatif de 14.984 personnes âgées de 18 à 75 ans.

"La cocaïne est de plus en plus disponible. L'offre a beaucoup augmenté, avec des saisies records, dans un contexte de production en hausse considérable, un prix qui stagne - entre 60 et 70 euros le gramme - alors que la pureté augmente", rappelle Guillaume Airagnes, directeur de l'OFDT. 

La Colombie, premier producteur mondial, a battu en 2022 un nouveau record avec 1.738 tonnes de cocaïne fabriquées.

La même année, 27,7 tonnes de poudre blanche ont été interceptées en France, selon le dernier bilan des autorités, un chiffre multiplié par cinq en dix ans. 

"On peut ajouter à cela la démocratisation de l'usage avec une plus grande variété de types de consommation: festives, mais aussi dans des métiers où la pénibilité est forte", précise-t-il.

En 2023, près d'un adulte sur dix (9,4%) a consommé au moins une fois de la cocaïne au cours de sa vie, contre 5,6% en 2017. 

L'usage actuel (au moins une fois au cours des 12 derniers mois) connaît une trajectoire exponentielle: la consommation a été multipliée par dix entre 1992 (0,3%) et 2023 (2,7%).

Même constat pour la MDMA (ecstasy): la prévalence d'usage au cours des 12 derniers mois est passée de 0,2% en 2000 à 1,8% en 2023, alors que l'expérimentation a bondi entre 2017 (5%) et l'an dernier (8,2%).  

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© AFP Sylvie HUSSON, Paz PIZARRO

Même constat pour la MDMA (ecstasy): la prévalence d'usage au cours des 12 derniers mois est passée de 0,2% en 2000 à 1,8% en 2023, alors que l'expérimentation a bondi entre 2017 (5%) et l'an dernier (8,2%).  

Vieillissement des usagers de cannabis

Depuis trente ans, le cannabis reste la drogue illicite la plus consommée en France et sa diffusion n'a cessé de progresser, avec un prix entre 8 et 10 euros le gramme, respectivement pour la résine et l'herbe. 

Son taux d'expérimentation est passé de 12,7% en 1992 à 50,4% en 2023, soit un adulte sur deux. L'usage régulier demeure stable depuis 2014, concernant 3,4% des adultes en France l'an dernier. 

"On constate une tendance au vieillissement, avec des jeunes qui consomment moins alors que cela augmente chez les personnes plus âgées", nuance M. Airagnes.

L'expérimentation de l'héroïne a elle aussi augmenté, passant de 1,3% en 2017 à 2% des adultes l'an dernier, avec un taux d'usage au cours des 12 derniers mois stable ces dernières années à 0,3%. 

La majeure partie de l'héroïne consommée en Europe provient d'Afghanistan, où l'interdiction de la culture du pavot à opium depuis avril 2022 avec le retour des Talibans au pouvoir risque de réduire sa disponibilité sur les marchés, voire causer des pénuries.

Son offre reste pour l'instant stable, avec un prix au détail autour de 30 euros le gramme. 

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Les tarifs de plusieurs drogues affichés sur les murs d'un point de vente, à Nice, le 12 janvier 2023 © AFP/Archives Valery HACHE

L'étude de l'OFDT inclut pour la première fois les usages de kétamine, de 3MMC et de GHB/GBL, trois produits de synthèse souvent prisés dans les pratiques de "chemsex", afin de décupler le plaisir sexuel, l'excitation ou l'endurance.

L'expérimentation de la kétamine, un anesthésiant détourné à des fins récréatives, atteint 2,6% chez les adultes de 18 à 64 ans et concerne majoritairement les jeunes de 25 à 34 ans (4,8%).

La kétamine se vend en poudre ou en cristaux pour 40 euros le gramme et arrive par fret postal, achetée sur le "darknet" - la face cachée et opaque du web - depuis l'Asie du Sud-Est, en Inde notamment.

Pour la 3MMC (cathinone de synthèse) et le GHB-GBL (un anesthésique et un solvant industriel, tous deux détournés de leur usage d'origine), les taux d'expérimentation sont inférieurs à 1%.