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Gousses ouvertes montrant la graine © WC-CC-Eitan Ferman

Les génomes de 429 variétés de pois chiche provenant de 45 pays viennent d’être séquencés par une équipe internationale coordonnée par l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT, Inde) avec le soutien du Beijing Genomics Institute de Shenzhen (Chine) et de l’IRD. Ce travail de trois ans réalisé par 39 chercheurs de 21 institutions de recherche (Inde, Chine, France, Australie, Kenya, Éthiopie, Corée du Sud, Mexique) renseigne sur la diversité génétique des cultures, leur domestication ainsi que leurs principaux caractères agronomiques.

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« Le Croissant fertile » . Forgé au XXe siècle ce terme décrit une frange cultivable du désert : il correspond à la zone de répartition des céréales sauvages, zone où l'indice pluviométrique est supérieur à 200 mm par an et permet une agriculture sèche. C'est d'ailleurs dans cette zone que la première agriculture de l'humanité a vu le jour avec la domestication du blé et de l'orge au Néolithique.

Ainsi, les chercheurs sont parvenus à dresser la carte des origines du pois chiche : « le Croissant fertile représente sans doute le centre principal de diversité du pois chiche, domestiqué il y a au moins 9000 ans », souligne le Dr. Varshney (ICRISAT), coordinateur de l’étude. « Le pois chiche aurait colonisé l’Éthiopie, il y a au moins 2300 ans, faisant de ce pays le deuxième centre de diversité », poursuit-il. L’étude confirme également que le pois chiche a été introduit en Inde depuis le Moyen-Orient via l’Afghanistan, il y a plus de 4000 ans. En améliorant la compréhension de la domestication et la divergence post-domestication du pois chiche, cette étude établit les bases nécessaires pour l’amélioration génétique des cultures. Ces travaux ont permis d’identifier plusieurs gènes candidats pour 13 caractères agronomiques. Parmi eux, des gènes qui peuvent permettre à la plante de tolérer des températures allant jusqu’à 38 °C et favoriser de meilleurs rendements. « Ces résultats ouvrent la voie au développement futur de nouvelles variétés de pois chiche, plus résistantes aux bioagresseurs et pouvant s’adapter à des variations climatiques », indique Yves Vigouroux, généticien à l’IRD (UMR DIADE) qui a participé à l’étude avec ses partenaires indiens.

Une avancée très importante pour l’agriculture en Asie du Sud, région qui concentre 90 % de la culture mondiale du pois chiche, et qui connaît ces dernières années un déficit de production lié à la sécheresse.