Le géant chinois de l’internet Baidu a lancé jeudi son robot conversationnel Ernie Bot, sa réponse à l’américain ChatGPT, mais avec la particularité d’éluder toute question sur les sujets sensibles comme le Parti communiste et les événements de Tiananmen.

Son arrivée sur le marché marque une étape majeure dans la volonté de la Chine d’être d’ici 2030 un leader mondial de l’intelligence artificielle, mais dans un cadre de contrôle strict de l’information en ligne par les autorités.

Baidu a dû solliciter leur autorisation avant la mise sur le marché.

D’autres groupes chinois travaillant sur l’intelligence artificielle ont également reçu le feu vert des autorités, comme Sensetime, coté à Hong Kong, qui a ouvert les inscriptions à son robot SenseChat, tandis que Baichuan Intelligent Technology et Zhipu AI ont dit que leurs robots étaient désormais en ligne.

Le logiciel, téléchargeable dans les boutiques d’application et sur le site officiel du groupe, vise principalement le marché chinois dans l’immédiat. Il fonctionne principalement en mandarin, mais comprend aussi les questions en anglais.

« Outre Ernie Bot, Baidu s’apprête à lancer une série de nouvelles applications nées de l’intelligence artificielle qui permettront aux utilisateurs d’expérimenter pleinement les quatre capacités fondamentales de l’intelligence artificielle générative : la compréhension, la production, le raisonnement et la mémoire », a ajouté la compagnie.

La plateforme répondait facilement à des questions triviales comme « Quelle est la capitale de la Chine? » ou « Avez-vous des loisirs ? ». 

Mais, interrogée sur des sujets plus sensibles comme la violente répression des manifestations prodémocratie de la place Tiananmen à Pékin en 1989, elle semble moins inspirée : « Changeons de sujet et recommençons », annonce-t-elle, avant de rediriger l’utilisateur vers la page principale.