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Le vaccin de Pfizer/BioNTech pourra être administré à des millions d'adolescents supplémentaires dès 12 ans aux Etats-Unis © AFP/Archives Luis ACOSTA

L’autorisation du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer/BioNTech a été étendue aux adolescents âgés de 12 à 15 ans aux États-Unis, a annoncé lundi l’Agence américaine des médicaments, marquant une nouvelle étape dans la campagne de vaccination. Il s’agit « d’un pas important dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 », a déclaré Janet Woodcock, la cheffe par intérim de la FDA, dans un communiqué.

Le vaccin était jusqu’ici autorisé en urgence pour les personnes âgées de 16 ans et plus. Il pourra désormais être administré à des millions d’adolescents supplémentaires, en deux injections contenant le même dosage que le vaccin pour adultes. Une réunion des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique du pays, doit encore se tenir mercredi. Les premières injections pourraient ainsi commencer « dès jeudi », a précisé Peter Marks, un responsable de la FDA, lors d’une conférence de presse.

Le Canada était devenu mercredi le premier pays à autoriser le remède pour cette tranche d’âge. L’Agence européenne des médicaments (EMA) étudie également cette extension du vaccin de Pfizer pour les adolescents. 

« Si vous êtes parents et que vous voulez protéger votre enfant, ou un adolescent qui veut se faire vacciner, la décision d’aujourd’hui est un pas de plus vers ce but », s’est réjoui lundi le président américain Joe Biden. Il avait souligné ces derniers jours le rôle crucial de cette autorisation pour la suite de la campagne d’immunisation américaine, dont le rythme est actuellement en train de s’essouffler. 20 000 pharmacies devraient être en mesure de vacciner les adolescents très rapidement, et des doses seront par la suite envoyées aux pédiatres, avait-il dit la semaine dernière. Ce deuxième canal nécessitera toutefois des mesures particulières « à cause des conditions de stockage du vaccin », qui nécessite d’être gardé à une température très basse, a précisé Janet Woodcock.

100 % d’efficacité

Les données sur lesquelles s’est fondée la FDA pour rendre sa décision sont issues d’un essai clinique portant sur plus de 2 000 adolescents de 12 à 15 ans, dont environ la moitié ont reçu le vaccin, et les autres un placebo. Les effets secondaires observés étaient « similaires » que ceux observés chez les plus de 16 ans, a déclaré Peter Marks. Parmi les 1 005 adolescents vaccinés, aucun cas de Covid-19 n’a été constaté, contre 16 parmi les 978 adolescents ayant reçu le placebo. Soit « une efficacité de 100 % » contre les formes symptomatiques de la maladie, a-t-il relevé. De plus, la réaction immunitaire induite par le vaccin a été étudiée chez 190 adolescents de 12 à 15 ans, et comparée à celle de 170 personnes âgées de 16 à 25 ans. Conclusion : la réponse immunitaire « était même meilleure » dans le groupe le plus jeune, a détaillé Peter Marks. Le suivi des participants à cet essai clinique se poursuivra à l’avenir, a-t-il enfin ajouté.

Les adolescents développent en général des formes moins graves du Covid-19 que les adultes, et leur vaccination n’était donc pas une priorité jusqu’à présent. Toutefois, ils ne sont pas à l’abri d’une infection. Du 1er mars 2020 au 30 avril 2021, environ 1,5 million de jeunes entre 11 et 17 ans ont contracté le Covid-19, selon les autorités sanitaires américaines. De plus, ils participent à la transmission du virus au sein de la population, et leur immunisation permettra donc de contribuer à freiner l’épidémie. Elle pourrait aussi aider à faciliter la réouverture des écoles à plein temps.

Et les moins de 12 ans ?

En ce qui concerne les plus jeunes encore, Pfizer/BioNTech ont annoncé il y a une semaine espérer déposer en septembre une demande d’autorisation en urgence de leur vaccin pour les enfants âgés de 2 à 11 ans aux États-Unis. Le dépôt d’une demande d’autorisation pour les enfants de 6 mois à 2 ans pourrait intervenir « au quatrième trimestre », avait déclaré le patron de Pfizer, Albert Bourla, à l’occasion d’une conférence téléphonique sur les résultats trimestriels du laboratoire américain. La FDA a annoncé lundi une réunion de son comité spécialisé sur les vaccins, portant sur l’usage en urgence des vaccins chez les enfants, pour le 10 juin prochain. Chez les plus petits, « des dosages différents », moins élevés, pourront être utilisés, et des formes spécifiques de la maladie existent, comme ce qui a été appelé le syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant, a rappelé Peter Marks. « Nous voulons nous assurer que nous ne verrons rien de malencontreux chez les enfants les plus jeunes », a-t-il ajouté.

Deux autres vaccins sont actuellement autorisés aux États-Unis, ceux de Moderna et de Johnson & Johnson, tous deux à partir de 18 ans.