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Des bornes de contrôle aux frontières utilisant des technologies de reconnaissance faciale et de l'iris, à l'aéroport international de Dubaï, aux Émirats arabes unis © AFP Mohamad Ali Harissi

Premier ministre de l’Intelligence artificielle dans le monde, l’Émirati Omar al-Olama promet une utilisation « responsable » de la technologie qui, outre ses « gains économiques », pourrait selon lui améliorer la qualité de vie dans le riche pays du Golfe, en dépassant la peur qui entoure parfois l’IA. « Nous considérons l’intelligence artificielle comme un outil », a déclaré le jeune ministre d’État. « C’est un outil que nous devons utiliser pour améliorer la qualité de vie ». 

Nommé en 2017, alors qu’il avait seulement 27 ans, Omar al-Olama est chargé de piloter la stratégie des Émirats arabes unis dans un domaine aux applications très vastes, allant de la reconnaissance vocale et faciale aux voitures autonomes. Le riche pays pétrolier ambitionne de devenir l’un des leaders mondiaux de l’intelligence artificielle (IA) d’ici 2031, avec l’objectif de générer sur cette période jusqu’à 335 milliards de dirhams (plus de 85 milliards d’euros) grâce à cette technologie, capable de simuler l’intelligence humaine.  

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Des taxis sans conducteur testés dans la capitale Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 30 novembre 2021 © AFP Giuseppe CACACE

Selon le cabinet de conseil PwC Middle East, l’IA pourrait contribuer à près de 14 % du produit intérieur brut (PIB) du pays d’ici 2030. Le pays, qui cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance au pétrole, a multiplié les investissements dans la technologie ces dix dernières années, misant notamment sur les transports autonomes. Les taxis sans chauffeur sont déjà en phase de test dans les rues d’Abou Dhabi, la capitale qui abrite l’Université de l’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed, présentée comme la première au monde.   

L’utilisation de la technologie à des fins de surveillance suscite toutefois des inquiétudes dans le pays, où les autorités ont démenti en 2019 avoir espionné les utilisateurs de l’application populaire de messagerie et appel vidéo ToTok. L’un des principaux reproches fait à l’IA est aussi la reproduction de biais existants dans la société, renforçant les discriminations à l’égard de certains groupes de la population.

Omar al-Olama affirme qu’une grande partie de son travail consiste ainsi à créer de la confiance et à éviter les erreurs au moment du déploiement de la nouvelle technologie. Ce dernier a récemment été chargé de piloter aussi la stratégie numérique du pays, visant à porter la contribution du secteur à 20 % du PIB d’ici 10 ans.