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Le patron de l’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk, Lars Fruergaard Jorgensen, lors d’une audition au Congrès américain, le 24 septembre 2024 à Washington © AFP Saul Loeb

Sous pression du Congrès américain, le patron de l’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk, qui vend les médicaments à succès Ozempic et Wegovy contre le diabète et l’obésité, a accepté mardi de « se pencher » sur une baisse de leur prix aux États-Unis. 

« Vous engagez-vous aujourd’hui à ce que Novo Nordisk réduise substantiellement le prix suggéré de ces médicaments aux États-Unis ? », a demandé le sénateur américain Bernie Sanders au patron danois, Lars Fruergaard Jorgensen, lors d’une audition au Congrès. « Nous serons heureux de nous pencher sur tout ce qui pourrait aider les patients à avoir accès à des médicaments abordables », a répondu ce dernier. L’enjeu est grand pour les patients américains, dont certains rencontrent des difficultés d’accès à ces médicaments ayant révolutionné le traitement de ces maladies répandues.

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Le sénateur américain Bernie Sanders lors d'une audition au Congrès américain du patron de l'entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk, Lars Fruergaard Jorgensen, le 24 septembre 2024 à Washington © AFP Saul Loeb

S’ils ne sont pas « rendus abordables, des Américains mourront inutilement », a martelé M. Sanders. Il a rappelé que le prix fixé par Novo Nordisk aux États-Unis pour Ozempic, un antidiabétique, était de 969 dollars par mois, contre 71 en France. Mêmes ordres de grandeur pour son pendant contre l’obésité, Wegovy. Mais M. Jorgensen a souligné que 80 % des Américains ayant une assurance santé payaient 25 dollars ou moins par mois. Et que ce prix élevé n’était pas celui engrangé par son entreprise, mais celui fixé pour les négociations avec différents acteurs.

Les discussions ont tourné autour du rôle d’intermédiaires appelés « Pharmacy benefit managers » (PBMs), chargés par les compagnies d’assurance de négocier des remises auprès des laboratoires pharmaceutiques et de lister les traitements couverts. Ces PBMs « perçoivent des honoraires basés sur le prix suggéré », a expliqué M. Jorgensen. « Donc plus le prix suggéré est élevé, plus leur rémunération est importante pour le même travail. Cela signifie que, d’après notre expérience, les produits dont le prix suggéré est bas sont moins bien couverts » par les assurances santé, car « ils sont moins attrayants ».

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Le prix fixé par Novo Nordisk aux États-Unis pour Ozempic, un antidiabétique, est de 969 dollars par mois, contre 71 en France © AFP/Archives Joel Saget

Par exemple, depuis que Novo Nordisk a baissé le prix de traitements à l’insuline, « nos produits ont été retirés de la liste des médicaments couverts, ce qui a réduit l’accès des patients ». Le sénateur américain Bernie Sanders lui a répondu avoir reçu la promesse de trois importants PBMs de ne pas limiter la couverture d’Ozempic et Wegovy si leur prix était baissé. « Ai-je votre promesse que vous vous assoirez à une table avec ces trois entreprises pour vous assurer qu’elles tiennent leur engagement ? », a demandé M. Sanders au patron de Novo Nordisk. « Oui, je soutiens tout ce qui peut aider l’accès des patients », a-t-il répondu.