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Sur le périphérique parisien lors d'un épisode de pollution le 31 juillet 2020 © AFP/Archives Alain Jocard

Le trafic routier est la principale source de pollution aux particules ultrafines (PUF) en Île-de-France, selon les résultats publiés mardi d’une première campagne de mesure de ces polluants encore mal connus. Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France, a lancé un programme de mesure de ces particules de taille inférieure à 100 nanomètres (nm), moins que la taille d’un virus. Elles ne font pas encore l’objet d’une réglementation spécifique, mais sont fortement soupçonnées d’impacts néfastes sur la santé humaine, pouvant pénétrer plus profondément les voies respiratoires que les particules fines type PM10 (diamètre inférieur ou égal à 10 microns, soit 10 000 nm), responsables de 29 800 décès prématurés en France en 2019, selon les derniers chiffres de l’Agence européenne de l’environnement.

Cette campagne permet de mesurer la présence de PUF dans trois situations différentes : en situation « de fond » (sans proximité immédiate avec des sources directes de pollution) ; à proximité immédiate d’axes routiers ; et près des aéroports de Roissy et Orly. Chaque type de mesures sera effectué une fois en période hivernale et une fois en période estivale. Airparif a publié mardi les résultats de la première série de relevés, en situation « de fond » hivernale, réalisés de décembre 2020 à février 2021 dans quatre lieux : trois en zone urbaine ou périurbaine – le quartier parisien des Halles, Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Tremblay-en-France (Seine–Saint-Denis) – et un en zone rurale, à Bois-Herpin (Essonne).

Les résultats montrent une variabilité bien plus élevée entre zones que pour les PM10. Le site le moins pollué est celui en zone rurale, avec des niveaux moyens de 2 700 particules par cm3 d’air, contre 6 600 à 9 300 particules par cm3 pour les sites urbains (dans l’ordre croissant Paris, Gennevilliers et Tremblay), différences « qui s’expliquent par les sources urbaines locales », selon Airparif. « Ces concentrations de PUF sont conformes aux concentrations observées par les autres réseaux de surveillance français », souligne encore l’observatoire. Elles affichent également une variabilité liée à l’activité humaine, avec notamment sur les trois sites urbains des pics aux heures de pointe du matin et du soir les jours travaillés. Une analyse chimique des particules a également mis en évidence « une forte corrélation » avec le trafic routier en semaine et une plus forte présence de particules issues de la combustion du bois le week-end. Les concentrations sont d’ailleurs plus fortes lors des périodes les plus froides, illustrant l’importance du chauffage. Les résultats de la deuxième campagne de mesures, réalisée pendant l’été 2021 à proximité du trafic routier, sont attendus mi-2022. Les autres campagnes doivent se poursuivre jusqu’en 2024 et permettront notamment d’identifier où implanter dans la région des sites de surveillance permanente des PUF.