Image légendée
Un vaisseau russe Soyouz après avoir quitté la Station spatiale internationale © AFP Alexander NEMENOV

La Nasa a réaffirmé lundi que la collaboration entre les États-Unis et la Russie sur la Station spatiale internationale se poursuivait normalement malgré les tensions extrêmes liées à la guerre en Ukraine, soulignant qu’un astronaute américain rentrerait bien comme prévu sur Terre à la fin du mois à bord d’un vaisseau russe.

L’astronaute de la Nasa Mark Vande Hei, 55 ans, se prépare à revenir de la Station spatiale (ISS) dans un vaisseau Soyouz le 30 mars, après 355 jours dans l’espace – un nouveau record pour un Américain. L’engin atterrira au Kazakhstan et ramènera également les cosmonautes russes Pyotr Dubrov et Anton Shkaplerov. « Je peux vous dire qu’il est certain que Mark rentre à bord de ce Soyouz », a déclaré lundi Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. « Nos collègues russes ont confirmé qu’ils étaient à prêts à ramener l’équipage complet ». 

Malgré les tensions extrêmes entre Washington et Moscou, les deux pays doivent continuer à collaborer afin d’assurer le fonctionnement de l’ISS. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines, a affirmé Joel Montalbano. Les centres de contrôle continuent à opérer sans problème. » 

Ce week-end, le patron de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, avait déclaré que les sanctions occidentales contre la Russie pourraient perturber le fonctionnement des vaisseaux russes, et ainsi provoquer la chute de l’ISS. Les propulseurs des vaisseaux russes amarrés à la station servent en effet à corriger l’orbite de la structure spatiale. Une procédure réalisée une dizaine de fois par an pour la maintenir à la bonne altitude, ou encore éviter des débris spatiaux sur sa trajectoire. Les Américains seuls n’ont pas cette capacité, a confirmé Joel Montalbano. « La Station spatiale a été conçue sur le principe de l’interdépendance (…) il ne s’agit pas d’un processus dans lequel un groupe peut se séparer de l’autre. »

« À l’heure actuelle, il n’y a aucune indication que nos partenaires russes veuillent faire les choses différemment. Donc nous prévoyons de continuer les opérations comme nous le faisons aujourd’hui », a-t-il dit. Il a par ailleurs confirmé que l’échange prévu pour l’automne – un cosmonaute russe envoyé dans l’ISS avec un vaisseau SpaceX, et un astronaute de la Nasa avec un Soyouz -- était toujours d’actualité.

L’ISS héberge actuellement deux Russes, quatre Américains et un Allemand. « Sont-ils au courant de ce qu’il se passe sur Terre ? Absolument », a déclaré M. Montalbano. Mais les astronautes sont des « professionnels » et « il n’y a aucune tension avec l’équipage. Ils ont été entraînés pour effectuer un travail, et ils sont là-haut en train de le faire. »