Dans le détroit de Magellan, à l'extrême sud de la Patagonie chilienne, un type de corail rouge a été découvert dans l'endroit le plus méridional et le moins profond où il n’ait jamais été observé. 

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Photo diffusée par l'organisation Rewilding Chile le 6 juin 2024 d'un corail rouge Errina Antarctica observé dans le détroit de Magellan, au Chili, le 28 août 2023 © Rewilding Chile/AFP Handout

Ces colonies d'Errina antarctica ont été retrouvé dans la réserve nationale de Kawésqar, une vaste zone marine protégée de l'extrême sud du continent américain. La découverte a été faite par des chercheurs de la fondation Rewilding Chile et de l'Institut espagnol d'océanographie. Des plongeurs accompagnés de robots sont descendus dans les eaux glacées du détroit de Magellan et ont observé ces coraux à une profondeur comprise entre 1,3 m et 47 mètres. 

« Il est nécessaire de les protéger, de les conserver et de chercher des moyens de les gérer pour qu'ils continuent à vivre longtemps », estime Ingrid Espinoza, coauteur de l'étude et directrice de conservation de Rewilding Chile. Malgré leur rôle prépondérant dans le développement des fonds marins, ces coraux ne bénéficient d'aucune protection, bien qu'ils se trouvent dans un état de conservation vulnérable au Chili. « Cette région reste l'une des régions marines les moins connues et les moins bien comprises du monde », souligne la scientifique.

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Photo diffusée par l'organisation Rewilding Chile le 6 juin 2024 d'un corail rouge Errina Antarctica observé dans le détroit de Magellan, au Chili, le 7 juillet 2021 © Rewilding Chile/AFP Handout

Mais les coraux sont menacés par les activités humaines, telles que l'élevage de saumon, qui s'est étendu aux eaux de la région méridionale du détroit de Magellan, le changement climatique ou encore la pollution des océans.

Ces petits animaux, appelés polypes et qui peuvent constituer des colonies avec un squelette commun, contribuent de manière « extrêmement importante » à la biodiversité, en tant que « sentinelles des impacts et perturbations environnementales », rappelle Mme Espinoza. 

Dans le monde, les récifs coralliens représentent environ 0,1% des fonds marins. En raison de leur grande valeur écologique, ils ont été classés comme l'un des écosystèmes les plus riches en biodiversité de la planète, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).