Véhicules électriques : Tesla veut réduire de moitié le coût des batteries
Publié le - par LeBlob.fr avec l’AFP
À défaut de révolutionner la batterie, Tesla a annoncé mardi une série d’améliorations techniques censées lui permettre de diviser par deux son coût de production et de proposer un véhicule électrique à 25 000 dollars d’ici trois ans. « De combien d’années pouvons-nous accélérer l’adoption de l’énergie durable ? C’est la réelle mesure du succès », a déclaré Elon Musk. Face au changement climatique, « nous devons agir ».
Dans cette optique, l’entrepreneur s’est dit « confiant en la capacité de son groupe à offrir rapidement une voiture électrique à 25 000 dollars, une réduction d’au moins 10 000 dollars par rapport au modèle de base qu’il propose actuellement à la vente.
Y parvenir passe par une réduction du coût des batteries. Pour ce faire, Tesla a, lors d’une présentation assez technique, exposé plusieurs avancées à divers stades de la conception de la batterie : conception des cellules, chaîne de fabrication, utilisation du silicone, fabrication de la cathode et métaux utilisés, et leur intégration dans la voiture elle-même. Tout cela devrait au final permettre de diminuer de 56 % le coût de production d’un kilowattheure.
Elon Musk « n’a pas révolutionné la nature de la batterie ou la façon dont elle fonctionne, remarque Karl Brauer, analyste pour le site spécialisé iSeeCars. Mais une façon plus efficace de produire la batterie et de générer et conserver l’énergie à l’intérieur de la batterie ».
Sur un parking
Le groupe a présenté « une multitude de petites avancées sur la conception de la batterie ou de la voiture autour de la batterie, lui permettant de réduire son coût significativement, d’augmenter la vitesse de production et la distance qu’elle peut parcourir », souligne-t-il auprès de l’AFP. Les deux éléments les plus intéressants sont à ses yeux le recours accru au silicone, un matériau facilement disponible, et l’utilisation de la batterie comme un élément structurel de la voiture.
Elon Musk a toujours eu en tête de convaincre le conducteurs d’adopter en masse les véhicules électriques. « Nous n’avons pas encore de voitures vraiment peu chères mais nous y parviendrons », a-t-il affirmé mardi. Reste à savoir si le montant de 25 000 dollars suffira à convaincre autant de gens qu’il le souhaite.
L’événement a été retransmis en direct en ligne après l’assemblée générale annuelle de l’entreprise. Covid-19 oblige, il se tenait à l’extérieur, les intervenants se succédant sur un podium devant les actionnaires qui avaient pu faire le déplacement, installés au volant d’un peu plus de 200 voitures de la marque nettement rangées sur un grand parking.
Habitué des coups médiatiques, l’entrepreneur d’origine sud-africaine avait promis sur Twitter, le 11 septembre, qu’il lèverait le voile sur de « nombreuses choses passionnantes » lors de cet événement déjà reporté plusieurs fois.
Tesla tient à jouer les premiers rôles dans les batteries, l’élément clé pour l’avenir des véhicules électriques, afin d’accentuer son avance sur les autres constructeurs automobiles, qui tirent encore la majeure partie de leurs revenus des véhicules à moteurs thermiques (diesel ou essence).
M. Musk avait toutefois calmé les ardeurs des plus enthousiastes lundi soir en soulignant que les innovations présentées n’atteindraient pas « une réelle production de masse avant 2022 ».
Avant d’ajouter, quelques heures plus tard : « Les gens ne comprennent pas bien l’extrême difficulté à produire en masse des nouvelles technologies ». Il a souligné, lors de la présentation, mardi, que certaines des innovations présentées ne fonctionnaient encore mais étaient « toutes proches » d’y parvenir.