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Une pluie d’astéroïdes sur le système Terre-Lune © Murayama/Osaka Univ.

Grâce aux données fournies par la sonde japonaise Kaguya, lancée en orbite autour de la Lune en 2007, des chercheurs de l’Université d’Osaka ont démontré qu’un gigantesque astéroïde d’au moins 100 kilomètres de diamètre avait éclaté en plusieurs millions de milliards de météorites qui avaient plongé dans le système Terre-Lune. Ce bombardement, survenu il y 800 millions d’années, aurait profondément modifié l’environnement et la biologie de notre planète, suggère leur étude parue dans la revue Nature Communications.

La probabilité qu’un astéroïde d’une telle taille frappe notre planète survient environ tous les 100 millions d’années. Mais sur Terre, les cratères d’impact vieux de plus de 600 millions d’années sont impossibles à dater, car ils ont été effacés par l’érosion, le volcanisme et d’autres processus géologiques. D’où l’idée de les étudier sur la Lune, où il n’y a pratiquement pas d’érosion. Les scientifiques ont ainsi pu dater 59 gros cratères lunaires – dont celui de Copernicus, qui devait servir de site d’atterrissage de la mission Apollo 18 en 1971.

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La densité des cratères (verts) de 0,1 à 1 km de diamètre dans les éjections du cratère Copernic a été examinée pour obtenir des informations chronologiques (image de la caméra de terrain) © Université d'Osaka

Pour y parvenir, ils ont notamment analysé la densité des petits cratères secondaires formés tout autour par l’éjection de morceaux de roches, et découvert qu’au moins 8 des 59 gros cratères (dont celui de Copernicus) s’étaient formés simultanément, à la suite d’une gigantesque pluie d’astéroïdes. Compte tenu des probabilités de collision, l’étude suggère que cet épisode a certainement également touché la Terre. Avec une force inouïe, puisque la masse globale de ces météorites s’élève à 40 à 50 millions de milliards de tonnes – soit 30 à 60 fois celle de l’astéroïde qui heurta l’actuelle péninsule du Yucatan au Mexique il y a 66 millions d’années et entraîna la chute des trois quarts des espèces vivant alors sur Terre, dont les dinosaures non aviaires.

Ce bombardement serait survenu juste avant le Cryogénien (entre 720 et 635 millions d’années), période qui a connu une glaciation générale. « Nos découvertes suggèrent que ce déferlement d’éléments extra-terrestres a pu influencer les cycles marins biochimiques, de sévères perturbations du climat terrestre, et l’émergence des animaux », écrivent les auteurs de l’étude.