SUPERNATUREL AOUT COMMENTAIRE
Souvenez vous, il y a des insectes partout. La prairie est en fleurs, pour le grand bonheur des butineurs de leurs prédateurs et de ceux qui les mangeront.
Et puis les journées sont devenues de plus en plus chaudes, tout a séché, c’était juillet, en été.
Générique
En Aout, la prairie devant les cerisiers est comme grillée. A l’ombre, les mauves s’épanouissent, ces fleurs très riches en pollen sont prisées des abeilles. Les jeunes punaises vertes vont préférer les feuilles. Il y a encore eu des pontes d’où vont éclore des juvéniles qui passeront par des teintes et motifs de noir rouge et blanc avant de devenir adulte. Autre punaise, l’arlequin, rouge et noire qui avertit par ses couleurs de son gout repoussant. Mais est ce suffisant pour éviter les pattes ravisseuses et acérées de la mante religieuse, affairée à sa toilette ? Ces couleurs dissuasives ont un message clair : attention poison ! Ca ne marche pas à tous les coups, les mantes ne s’y laissent pas prendre.
Le temps a changé, la pluie est arrivée, le bassin s’est rempli, les Gerris sont apparues. Ces insectes sont également des punaises, mais carnivores cette fois. Ce sont de véritables carnassiers dotés d’une excellente vue. Ils immobilisent leur proie, leur injectent des sucs digestifs à l’aide d’un rostre, puissant comme un poignard.
Par chance, ce criquet a pu leur échapper. Mais d’autres pièges l’attendent, comme les crochets et le venin de cette épeire diadème. C’est peut être pour s’en protéger que cette petite chenille arbore une telle touffe de poils. La pudibonde, tel est son nom deviendra papillon de nuit. En attendant elle se nourrit de feuilles et se promène protégée par ses poils et son toupet rose.
Si aout est encore le mois des fleurs c’est aussi celui des fruits. Les pêches mures et sucrées constituent un met de choix pour les abeilles. Elles percent la peau délicate du fruit et s’en enivrent. Les drosophiles se font discrètes pour avoir leur part du festin. Et les mouches profitent de l’aubaine. Une fois mûre, la pêche tombe, se décompose et libère enfin le noyau, la graine.
Les plantes sont enracinées, elles ne peuvent pas bouger. Mais leurs graines, elles, peuvent être déplacées. Par d’autres : des animaux, l’eau, le vent. Et ainsi conquérir de nouveaux espaces, trouver de nouvelles ressources, rencontrer d’autres individus et brasser leurs gènes. Du coup des bricolages pour rendre les graines voyageuses ont été sélectionnés au cours de l’évolution. La bardane a inventé le velcro. Les graines de la balsamine explosent au moindre contact, celles de l’aigremoine sont munies de crochets qui se fixent sur tout ce qui porte poils.
La dissémination la plus utilisée est celle du vent. Comme pour le cirse des champs. Ses graines nombreuses et très légères munie d’aigrettes, comme un parachute, sont emportées par la moindre brise. Il peut envahir un terrain en quelques années. Des scientifiques travaillent sur ces questions. Ils se sont rendus compte que les plantes peuvent s’adapter rapidement, en l’espace de 20 ans, à des changements dans leurs habitats. Elles peuvent ainsi produire des graines plus lourdes, moins voyageuses donc, si cela est plus avantageux. C’est ce qui se passe dans les villes, ou la place du végétal est très limitée. Cette rapidité de réaction est étonnante, car non seulement l’évolution du vivant continue, mais elle s’accélère même du fait des modifications que nous faisons subir à nos environnements.