Narratrice.
-Agathe, 5 ans, suit une thérapie d'échange et de développement, une méthode qui vise à relancer l'évolution de chaque enfant par des activités ajustées à sa façon de percevoir le monde et de communiquer.
Une éducatrice.
-Agathe...
Coucou !
Narratrice.
-Des images filmées à son arrivée, un an avant, montrent une enfant repliée sur elle-même, qui ne parle pas, s'isole...
Elle ne s'intéresse ni aux personnes ni même aux objets, seulement à l'aspect sensoriel des petits cailloux.
Jean Van Ghelder, éducateur spécialisé.
-Un...
Deux...
Agathe !
Narratrice.
-En un an, elle a bien progressé.
Frédérique Bonnet-Brilhault, chef de service du centre universitaire de pédopsychiatrie.
-Il persiste une petite curiosité chez l'enfant avec autisme, qui est un peu détournée, ce n'est pas celle de l'enfant ordinaire.
C'est-à-dire que ça va être plutôt sur des objets, ça va être une curiosité un peu plus autocentrée, mais elle existe.
Il faut être suffisamment attentif pour la saisir et, à partir de là, être dans la réciprocité : s'il est tendu quelque chose, on retend et on essaye d'induire ça dans un jeu, le tout dans un plaisir partagé.
Ainsi, elles vont être, au fur et à mesure, le support du développement de la communication de façon plus complexe.
Jean Van Ghelder, éducateur spécialisé.
-Un, deux...
Ouais !
Ouais !
À toi.
Narratrice.
-Agathe est sortie de son rempli sur soi, elle s'intéresse aux jeux proposés, et réussit même à demander de l'aide.
Jean Van Ghelder, éducateur spécialisé, puis Agathe.
-Bah alors ?
Oui !
Attention...
Un, deux...
-Trois !
-C'est intéressant, car on voit les trois choses demandées.
L'association de trois modes pour faire une demande : le regard, le geste et le mot.
Elle n'arrive pas à tourner le bouton, elle me prend la main, elle m'instrumentalise pour me demander de le faire à sa place.
Il y a encore quelques semaines, elle aurait abandonné l'activité.
Là, on voit que maintenant, elle prend en compte : elle me regarde, elle me prend la main.
Et là, c'est d'énormes progrès, ça.
Je suis content, c'est la première fois qu'elle me le fait.
Il faut tourner, Agathe.
Regarde.
Attention...
Frédérique Bonnet-Brilhault, chef de service du centre universitaire de pédopsychiatrie.
-Ce qui se passe au niveau de la tête, quand il y a un échange entre l'enfant et l'adulte, quand il y a cette synchronisation, quand il y a cette réciprocité, si on regardait en direct le cerveau de cet enfant, ce qui se passe, c'est qu'il y a une activation des réseaux neuronaux, avec même la "pousse", finalement, de nouveaux contacts entre des neurones, qui vont générer de nouveaux réseaux neuronaux.
Donc, il y a véritablement une action sur l'architecture cérébrale via une séance de thérapie.
Narratrice.
-Agathe a aussi développé ses capacités motrices et elle a acquis une meilleure perception de l'espace.