Carole Tardif, professeur de psychologie du développement, Université d'Aix-Marseille.

-Le travail sur les habiletés sociales est essentiel puisque les interactions sociales sont le cœur du problème dans l'autisme.

Ça permet de pouvoir donner les possibilités à l'enfant de bien repérer les intentions dans un récit, dans une situation sociale, les états émotionnels de l'autre, et quel comportement social, quelle règle sociale on doit appliquer selon la situation.

L'enfant autiste a des difficultés à prendre en compte le fait que l'autre ne sait pas forcément ce que lui sait, qu'il ne croit pas les mêmes choses, qu'il a d'autres désirs ou intentions.

Travailler sur ces scénarios sociaux lui permet de le prendre en compte.

Les enfants autistes n'ont probablement pas franchi ces étapes que l'enfant ordinaire, au développement typique, franchit spontanément sans qu'on ait à le lui apprendre.

Par l'imitation de ce qu'il voit autour de lui, il est capable, dès l'entrée à l'école maternelle, de savoir ruser, d'avoir des comportements de tricherie, de pouvoir mentir, ce dont sont souvent incapables les enfants autistes, même à un âge plus avancé.

On reformate, quelque part, des étapes que l'enfant n'avait pas franchies.