Combien de fois vous est-il arrivé que le compact-disque ne tienne plus parce que les petites dents au centre du boîtier se cassent ? Ça m’a donné l’idée d’une photographie. Vous connaissez les filtres polarisants ? En voici un. On le monte d’habitude devant les objectifs. Cela sert aux photographes à rendre les cieux plus bleus, et les mers plus transparentes. Mais en fait, un filtre polarisant, pour la lumière, il s’agit d’un filtre très très spécial.
Comme un peigne, mais très petit. À l’échelle microscopique, que dis-je, nanométrique…
Vous possédez sûrement un filtre polarisant à domicile, car aujourd’hui, il y en devant tous les écrans LCD, qu’ils soient de téléviseurs, d’ordinateurs ou de téléphone. Vous prenez une image blanche sur l’un de ces écrans, vous prenez ensuite un boîtier de compact disc, un transparent, en plexiglas car ce que l’on veut voir, c’est à l’intérieur de la matière. Et vous l’éclairez donc de cette lumière polarisée. Vous voyez des couleurs apparaître. Faites l’expérience chez vous. Vous constaterez que la lumière polarisée, en dépit des apparences n’est pas une lumière ordinaire.
Magique, non ? Et il y a une chose encore plus belle à faire !
Si vous prenez deux filtres polarisants, et que vous les superposez. Rien de surprenant. Mais si vous les croisez perpendiculairement l’un par rapport à l’autre… la lumière ne passe plus ! Il ne reste plus qu’à passer des objets…
…entre les deux filtres. Les couleurs un peu pâles que l’on voyait devant l’écran LCD sont désormais flamboyantes. Ce matériau est vu d’autant plus coloré que des forces invisibles tiraillent ses entrailles. On les appelle des contraintes. Celles-ci sont dues au fait que, le plexiglas ayant été fondu pour fabriquer ces objets, il ne se refroidit pas de manière homogène après son moulage.
Regardez ce boîtier de compact disc, il paraît parfait à lumière ambiante. Mais si on le place entre deux filtres polarisants…
…il se révèle alors complètement torturé. On comprend mieux pourquoi les dents de ce boîtier cassent sans cesse. Cette technique de visualisation s’appelle la photoélasticimétrie.
Et alors ?
C’est comme si le monde des apparences était vraiment trompeur. On se prétend transparent ? On voudrait être parfait et infaillible ? Pourtant, combien de fois on agit sans même se comprendre ! La complexité de notre être commence à s’estomper lorsque nous découvrons les rouages de notre construction. C’est ce que l’on apprend par exemple lorsque l’on est psychanalysé !
Et vous, qu’imaginez-vous ?