Vous connaissez tous Lucky Luke, le tireur plus rapide que son ombre. Mais connaissez-vous l’ombroscopie ?
L’ombroscopie consiste à éclairer l’air devant un fond blanc. Si l’air est compressé, il va dévier les rayons lumineux, créant une ombre. C’est abstrait ? Un peu de patience, on va le faire.
Pour un rendu parfait, il faut deux ingrédients principaux, un flash qui sera aussi près que possible de l’objectif de l’appareil photo. Regardez, je simule cette problématique avec cette lampe. Pour que l’ombre du revolver reste cachée, le flash sera contre l’objectif.
Ensuite il faut un éclair très rapide. Un flash classique a un éclair qui dure une milliseconde. Mais comment se représenter une milliseconde ? Regardez mon doigt qui se déplace à chaque seconde d’un mètre.
Une milliseconde, c’est le temps qu’il faut pour que mon doigt se déplace d’un millimètre. Et bien une milliseconde c’est très long pour une balle qui file à 1 000 km/h.
J’ai heureusement un flash qui lui est 300 fois plus rapide que la milliseconde.
La combustion de la poudre, qui chauffe et se dilate, augmente la pression derrière la balle. Et lorsque celle-ci sort du canon, il se crée une onde comme ces ronds à la surface des lacs lorsque l’on y jette un caillou. Et bien là, l’onde est si forte qu’elle compresse l’air. Et l’on voit que la balle est derrière l’onde de choc. On dit alors que la balle est subsonique.
Et si maintenant, on tire avec un fusil de compétition : plus de poudre, une balle plus profilée, un canon plus long, la balle va accélérer davantage et elle va aller plus vite que le son. Le son va à 1 220 kilomètres par heure, mais cette balle va à 3 000 kilomètres/heure. On voit donc la balle qui est devant l’onde de choc, on dit qu’elle est supersonique.
Et alors ?
C’est comme si l’incroyable était possible ! Vous êtes là en train de voir le mur du son ! Vous ne m’auriez sans doute pas cru si je vous avais dit ça au début de l’épisode. Comme quoi, être incrédule peut nous faire passer à côté de la réalité. Et songez à cette balle : elle a beau être fièrement en avance sur le son, elle n’aura jamais conscience qu’elle est à la source de celui-ci. Voilà qui nous donne à réfléchir sur les limites de notre perception.
Et vous, qu’imaginez-vous ?