Aujourd'hui, un nouvel épisode de vache folle est difficile à envisager. Côté bovin, on peut dire que les filières sont sécurisées. Mais une des inconnues en termes de maladies à prions animales avec des risques pour l'Homme est une maladie qui est apparue en 1967 aux États-Unis qu'on appelle la maladie du dépérissement chronique des cervidés. Elle touche les cervidés à la fois en captivité et à l'état sauvage. Elle a démarré au Colorado au sein d'un élevage unique et s'est propagée jusqu'à maintenant aux États-Unis et au Canada. Malheureusement, cette maladie est arrivée en Scandinavie en 2016 et s'est rapidement étendue à la Norvège et à la Finlande. Dans ces deux pays, les cas sont différents de ceux observés en Amérique du Nord. Les souches de ces maladies ne sont pas les mêmes, donc les agents pathogènes sont différents. Et s'ils sont différents, les risques pour l'Homme le sont aussi. Des travaux de recherche sont à mener pour comprendre quels prions circulent en Norvège et en Finlande. Sont-ils dangereux pour l'Homme ? Sont-ils dangereux pour les autres animaux d'élevage tels que les vaches et les moutons ? Il n'y a pas de cas documenté de transmission à l'Homme, pour le moins aux États-Unis. L'incidence de cette maladie est relativement importante. 60 % des cheptels peuvent être infectés. L'inconvénient majeur de la maladie du dépérissement chronique des cervidés est la propagation qui est de type horizontal. Les pâturages peuvent être contaminés par les prions responsables provoquant une contamination de proche en proche rapide. Les pâturages sont contaminés simplement parce que les cervidés qui sont infectés excrètent des prions dans les fèces et dans l'urine et contaminent ainsi l'environnement. La composante environnementale de contamination est primordiale et est unique par rapport à la tremblante du mouton ou à la vache folle. L'inconvénient des cervidés est qu'en Norvège, ils sont à la fois sauvages et semi-domestiqués, en l'occurrence pour l'alimentation, et présentent un risque pour l'Homme. Il n'y a aucune mesure actuelle de protection du consommateur vis-à-vis des prions du cervidé car les abats, la moelle épinière et le cerveau sont consommés librement. Apparue l'an dernier, l'autre maladie à prions animales est une maladie à prions chez le dromadaire, donc dans les pays du Maghreb, notamment en Algérie. Il y a là encore des inconnues sur l'origine de cette maladie, et sur les risques de transmission aux animaux et à l'Homme. Ce sont des espèces, là aussi, consommées par l'Homme qui présentent un risque de transmission de la maladie par l'alimentation.
Réalisation :
Caroline Ando
Production :
EPPDSCI - Universcience
Année de production :
2019
Durée :
3min23
Accessibilité :
sous-titres français