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Groenland et Islande : enjeu géopolitique pour l’Arctique européen

Les grands explorateurs et cartographes des pôles Nord et Sud étaient européens. Depuis plus de cinq siècles, ils les ont ouverts à la découverte, mais aussi à l’exploitation commerciale. Aujourd’hui ces acteurs développent des coopérations scientifiques, parfois en conflit avec la sécurisation militaire. Comment l’Union européenne peut-elle redéfinir ses objectifs dans le respect des populations locales, de l’environnement et des attentes des citoyens européens ?

Ce colloque propose de mieux comprendre les enjeux qui se jouent actuellement sous les plus hautes latitudes.

Modération Maie Gérardot docteure en géographie, professeure agrégée en CPGE au lycée De la Tour à Metz, Laboratoire Ruralités (Université de Poitiers).

Damien Georges, docteur en sciences politiques.

Au carrefour ultra-stratégique de nombreux intérêts dans l’Arctique, en particulier américains et chinois, le Groenland et l’Islande constituent un enjeu géopolitique majeur pour l’Europe. Le Groenland, un temps membre de la Communauté économique européenne, reste associé à l’Union européenne en tant que Pays et Territoire d’Outre-Mer (PTOM). L’Islande, qui avait franchi le cap d’une demande d’adhésion à l’Union européenne avant de décider de ne pas aller au bout des négociations d’adhésion, est membre de l’Espace Économique Européen (EEE). Si les nouveaux enjeux de l’Arctique ont montré une certaine fragilité de l’influence européenne dans la zone Groenland - Islande, ils ont in fine permis de « réintéresser » les États-Unis à cette région suite à un activisme chinois marqué tant au Groenland qu’en Islande, territoires au centre de l’espace transatlantique et donc clés notamment pour la sécurité européenne. D’où un enjeu pour l’Europe. Le Groenland et l’Islande, qui font partie d’une même problématique géopolitique, sont l’objet d’un intérêt international accru. La compétition géopolitique au Groenland et en Islande se joue avant tout en finesse au travers du « soft power ». L’ouverture annoncée d’un bureau de la Commission européenne à Nuuk couplée à l’ambition politique de la capitale groenlandaise de compter 30 000 habitants, soit plus de la moitié de la population de l’île, en 2030 pourrait, à termes, permettre à l’Europe de renforcer son influence sur le territoire, du fait d’un rapport différencié au monde à Nuuk comparé au reste du Groenland. Comme quoi, l’équilibre géopolitique d’une zone ne tient pas forcément à grand-chose !

Séance enregistrée à la Cité des sciences et de l'industrie le 12 mars 2022.

Réalisation : Universcience

Production : EPPDCSI - 2022

Année de production : 2022

Durée : 24min10