L’Antarctique est une terre d’élection pour la découverte de météorites : c’est en effet sur ce continent blanc que 60% des météorites ont été collectées depuis 100 ans. Or cette chasse aux trésors extraterrestres est menacée par le changement climatique. Des scientifiques appellent à intensifier les missions de collecte pour sauvegarder ce « patrimoine » avant qu’il ne disparaisse. Si les scientifiques collectent en moyenne 1000 météorites chaque année en Antarctique – contre 9 recensées en France pour tout le 20e siècle - ce n’est pas parce qu’ils en tombent là-bas plus qu’ailleurs. C’est tout d’abord parce qu’une météorite dont la croûte a été brulée lors de son entrée dans l’atmosphère, et qui est donc de couleur sombre, sur la neige cela se voit. C’est aussi parce les météorites se trouvent dans des zones très particulières de l'Antarctique, des zones dites de « glace bleue », où les glaciers millénaires qui affleurent à la surface sont érodés par les vents. 650 zones de glace bleue propices à la découverte de météorites, ont été inventoriées sur les côtes mais aussi et surtout le long d’une chaine de montagnes, la chaine Transantarctique, qui traverse le continent. En venant buter sur ces montagnes, le mouvement des glaciers fait remonter à la surface des milliers de météorites tombées sur le continent depuis 1 million d’années. Or cet eldorado de corps extraterrestres, dont l’étude permet de retracer l’histoire de notre système solaire, pourrait disparaitre. Après avoir récemment répertorié ces zones riches en météorites, une équipe de chercheurs belges et néerlandais alerte aujourd’hui sur la menace que fait peser le réchauffement climatique sur cette chasse aux trésors. Car malgré des températures très basses, les météorites, de couleur sombre, se réchauffent sous l’effet du rayonnement solaire, faisant fondre la glace qui les soutient. Le modèle des chercheurs montre qu’en moyenne 5000 météorites pourraient disparaitre de la surface chaque année, sous l’influence d’épisodes de chaleur ponctuels plus fréquents au fil du temps. Leurs projections les plus pessimistes laissent présager que 500 des 650 zones identifiées auront disparu à la fin du siècle. Les scientifiques en appellent donc à une intensification des missions de collectes sur les zones les plus à risque pour sauvegarder ce qui peut encore être sauvé de ce « patrimoine extra-ordinaire ».
Réalisation :
Caroline Ando
Production :
Universcience
Année de production :
2024
Durée :
2min41