C'est dans une ambiance festive en visio conférence que Marc Abrahams a lancé la 33 ème cérémonie de remise des "Ig-Nobel" le jeudi 14 septembre. Le rédacteur en chef du magazine américain "Annals of Improbable Research" a initié les prix "Ig-Nobel", un jeu de mot avec ignoble en anglais, en 1991, pour récompenser la science improbable, celle qui fait “rire puis réfléchir”. Parmi les lauréats 2023, Jan Zalasiewicz a reçu l'Ig-Nobel de chimie et de géologie pour avoir expliqué pourquoi les géologues aiment tant lécher des cailloux. C'est en fait pour mieux les classifier. Les récompenses se sont enchaînées. Des robots fabriqués grâce à des pattes d’araignées. Le nombre de poils dans les narines d’humains décédés. La capacité à parler verlan. Ou encore la vie sexuelle des anchois. Tous ces travaux font sourire … mais sont-ils inutiles ? Sûrement pas ! Remises dans leur contexte, ces recherches ont du sens et alimentent les connaissances scientifiques actuelles. Par exemple, dans le cas des anchois, en se réunissant pour se reproduire, ils augmentent la turbulence de l’océan de 10 à 100 fois. C'est-à-dire qu'ils permettent aux eaux profondes de se mélanger aux eaux de surface, ce qui améliore la circulation de l’oxygène et des nutriments dans l’océan. Autre exemple, cette année, l'Ig-Nobel de littérature est attribué à des psychologues dont le français Chris Moulin. Avec une équipe internationale, il a étudié les sensations qu’on éprouve lorsqu’on écrit le même mot plusieurs fois. Absurde ? Non, cette recherche est l’une des rares qui alimente les connaissances sur le jamais-vu : c’est le phénomène psychologique inverse du déjà-vu. Des vrais prix Nobel ont remis aux vainqueurs des Ig-Nobels un trophée en papier ainsi que la somme symbolique de 10 000 milliards d’anciens dollars Zimbabwéens. La cérémonie officielle des prix Nobel est quant à elle attendue début décembre.