Narratrice.
-Comment le corps se défend-il des agressions extérieures ?
Au XIXe siècle, les physiologistes sont partagés concernant l'immunité.
Le conflit est, comme souvent à l'époque, franco-allemand.
D'un côté, les cellularistes pensent qu'un organisme fait intervenir des cellules spécialisées pour se défendre. Ils sont français.
De l'autre côté, les humoralistes pensent que ce sont des substances solubles dans le sang qui sont à l'origine de l'immunité.
Ils se regroupent autour du laboratoire Koch à Berlin.
188 :, le Russe Élie Metchnikoff travaille pour un laboratoire de zoologie marine.
Observant des larves d'étoiles de mer sous le microscope, il s'interroge.
Comment réagiraient-elles à l'introduction d'un corps étranger ?
Narrateur.
-Une écharde, introduite dans le corps d'une larve d'étoile de mer, dépourvue de vaisseaux sanguins ou de système nerveux, devrait être rapidement entourée de cellules mobiles.
J'allai chercher quelques épines de rosier et les introduisis immédiatement dans la peau de quelques larves aussi transparentes que l'eau.
Narratrice.
-Ce que Metchnikoff attend se réalise.
Des cellules mobiles se déplacent pour venir digérer les épines.
C'est la phagocytose.
Preuve est faite que le corps se défend par des cellules spécialisées.
La victoire est aux cellularistes, c'est-à-dire à la France.
Metchnikoff intègre l'Institut Pasteur quelques années plus tard.
1890 : l'Allemagne contre-attaque.
L'Institut Koch met en évidence les anticorps dans la protection contre le tétanos.
Une substance soluble dans le sang assure donc aussi l'immunité.
Les organismes possèdent donc deux moyens d'assurer leur immunité.
Sciences allemande et française détiennent chacune une part de vérité.
En 1908, un prix Nobel commun récompense le Français Metchnikoff et l'humoraliste allemand Ehrlich.
Cette paix dans la science n'empêchera pas une guerre bien plus terrible.