La culture amérindienne au secours des huîtres.
Au début du XXe siècle, la surexploitation des huîtres sur la côte sud-atlantique des États-Unis a entraîné un effondrement de la ressource qui, encore aujourd’hui, n’a toujours pas retrouvé sa vitalité. Ce constat est d’autant plus marquant que les populations amérindiennes ont su exploiter et maintenir cette ressource durant des milliers d’années. Pour comprendre comment les autochtones ont su concilier exploitation et préservation sur une aussi longue période, une équipe internationale, mêlant archéologues, biologistes ou encore anthropologues, a étudié en détail une quinzaine de récifs d’huîtres réparties entre la Caroline du Sud et la Géorgie. Près de 40 000 coquilles ont ainsi été analysées, les plus anciennes remontant à plus de 4 500 ans : de quoi retracer toute l’histoire de leur exploitation depuis les périodes archaïques jusqu’à nos jours, en passant par la période mississippienne qui a précédé l’arrivée des colons européens. Cette analyse montre que la taille des coquilles a diminué au tout début de leur récolte, mais que par la suite, elle n’a cessé d’augmenter, et ce, durant plusieurs milliers d’années, preuve d’une exploitation raisonnée de la part des autochtones. Selon les chercheurs, cela s’explique en partie par l’organisation sociale de ces populations, la compétition entre familles ou tribus débouchant notamment sur un partage des zones ostréicoles. Après l’arrivée des colons européens, les populations d’huîtres ont pu se maintenir encore quelque temps. Mais l’apparition des exploitations ostréicoles de grande envergure, vers 1900, a signé le tarissement de cette ressource. D’où la suggestion des chercheurs de s’inspirer de l’histoire des Amérindiens encore trop ignorée pour envisager une exploitation durable des ressources marines.
Réalisation :
Olivier Boulanger
Production :
Universcience
Année de production :
2020
Accessibilité :
sous-titres français