La taurine contient-elle le secret pour freiner le vieillissement ? C’est en tout cas la piste qu’explore cette équipe internationale de chercheurs, au terme d’une étude ayant duré 11 ans et ayant porté sur des nématodes, des souris et des singes. La taurine est un dérivé d’acide aminé, servant notamment de neurotransmetteur chez un très grand nombre d’espèces animales. Par le passé, des études ont établi qu’une déficience en taurine menait à des problèmes musculaires, oculaires et nerveux, problèmes similaires à ceux observés à un âge avancé. C’est ce lien entre taux de taurine et vieillissement que s’est attachée à explorer une équipe d’une quarantaine de scientifiques, menée par le Dr Parminder Singh. Ils ont notamment découvert qu’entre 5 et 15 ans, les macaques rhésus voient leur taux de taurine diminuer de 85 %. Mais cette diminution est-elle une cause ou une conséquence du vieillissement ? Pour le savoir, l’équipe a administré quotidiennement de la taurine à différents animaux d’âge mûr. Résultat : l’espérance de vie de nématodes ainsi traités a augmenté de 10 à 23 %, tandis que celle de souris a augmenté de 10 à 12 %. Cette vie prolongée a aussi, dans le cas des souris, été associée à une meilleure santé. Les singes ayant reçu le traitement n’ont pas encore atteint les limites de leur espérance de vie, mais l’équipe a déjà pu observer chez eux une meilleure santé osseuse, métabolique et immunologique. Alors, la taurine pourrait-elle nous servir de fontaine de jouvence ? Pas si sûr : les tests n’ont pas été menés sur des humains, et tant que l’impact sur l’espérance de vie des macaques n’est pas connu, il n’est pas possible de savoir si ce traitement a un quelconque potentiel envers la nôtre. De plus, réaliser ces tests pourrait se révéler compliqué : on en sait en effet peu sur les effets secondaires qui pourraient advenir dans le cadre d’une prise si longue, particulièrement dans le cas d’une dose qualifiée de « très forte ».