Le changement climatique vu du Mont Everest Les phénomènes climatiques de haute montagne sont restés jusqu’à présent mal connus car peu accessibles à l’observation. C’est pourquoi le GIEC appelait, l’an dernier, à la réalisation d’observations in situ sur le long terme. C’est l’ambition de l’expédition « Perpetual Planet » menée en 2019 sur le mont Everest, la plus haute montagne du monde. Ses premiers résultats, tout juste publiés dans une impressionnante série d’une douzaine d’articles, portent sur les précipitations, le recul des glaciers et la pollution plastique dans ce site, l’un des plus reculés au monde. Un environnement majestueux et des conditions extrêmes auxquelles a dû s’adapter une équipe de 50 personnes, dont 34 scientifiques du monde entier, accompagnés de logisticiens et cameramen de National Geographic. Au programme de « Perpetual Planet » : cartographie, analyse de la biodiversité, pose de stations météorologiques, extraction de carottes sédimentaires… et plusieurs records : première carotte glaciaire extraite à plus de 8000 mètres ; balayage LiDAR par hélicoptère le plus haut du monde ; premier relevé photographique complet du camp de base de l’Everest…. Les premiers résultats sont à la mesure des efforts engagés. Tout d’abord, le nouveau réseau de stations météorologiques permet de mieux comprendre le cycle des précipitations dans la région du Khumbu, au Népal. Une donnée essentielle car les ressources en eau ont tendance à se raréfier, alors qu’elles alimentent les communautés locales et les populations en aval. Ensuite, l’analyse des données met en évidence le recul des glaciers autour du Mont Everest : plusieurs dizaines de mètres en moins depuis les années 60 ! et une tendance à la fonte qui s’accélère. Enfin, l’expédition confirme que l’impact humain est notable jusqu’aux altitudes les plus élevées. Essentiellement issues des fibres textiles du matériel d’escalade, des traces de microplastiques ont été retrouvées un peu partout, jusqu’à plus de 8400m d’altitude ! Toutes les données sont mises à la libre disposition de la communauté scientifique. De nouvelles analyses ne sauraient donc tarder.
Réalisation :
Anaïs Poncet
Production :
Universcience
Année de production :
2020
Durée :
2min33
Accessibilité :
sous-titres français