Bonjour à tous, je voyage à travers le monde pour filmer les animaux menacés ou en voie de disparition. Avec l'aide de scientifiques autour du globe, je cherche à trouver des solutions pour protéger ces animaux. Aujourd'hui, nous allons au Costa Rica situé en Amérique Centrale. Nous allons à la rencontre des paresseux, une espèce en fort déclin, soumis à des menaces nouvelles. La scientifique que nous allons rencontrer s'appelle Becky Cliffe. Je m'appelle Becky et j'étudie les paresseux depuis huit ans ici au Costa Rica. La principale caractéristique d'un paresseux est sa lenteur. Être lent peut présenter des avantages. Un paresseux fait tout ce qu'il peut pour économiser ses calories. Il bouge le moins possible. Mais en même temps, il tire de son environnement tout ce dont il a besoin pour assurer sa survie sans dépenser trop d'énergie. Les paresseux vivent dans les arbres. Ils peuplent les forêts en Amérique Centrale et du Sud. Lorsqu'ils se déplacent sur les arbres, ils le font très lentement. Ils choisissent avec soin les feuilles des espèces qui leur apportent le maximum de nutriments. Ils ont un système digestif très lent. Et la lenteur de leur déplacement leur sert pour ne pas se faire repérer par leurs prédateurs. Tout est lent chez le paresseux : tourner la tête, se déplacer, cligner des yeux ... C'est pas de la fainéantise, être furtif est un choix, c'est une tactique de survie. Les paresseux ne sont pas attachés à leur territoire, ils n'ont donc pas à se battre pour le défendre. Les paresseux sont extrêmement difficiles à repérer pour des scientifiques comme moi. Si vous levez les yeux, leur pelage se confond souvent avec l'écorce des arbres. Aussi, vous ne savez jamais si c'est un paresseux, un nid de termites ou juste un tas de feuilles qui bouge avec l'air. Le seul moyen de le savoir, c'est de siffler dans leur direction. Écoutez et regardez sa tête. Vous avez vu ? Il réagit ! Personne ne sait exactement combien il reste de paresseux en liberté. Ils sont difficiles à comptabiliser car ce sont des animaux qui se servent de leur camouflage. Ils savent donc parfaitement se confondre avec leur habitat. Il existe six espèces différentes dans le monde mais les deux principales sont au Costa Rica. Les paresseux à deux et trois griffes sont totalement distincts, tant au niveau de leur comportement que de leur biologie. Ceux à deux griffes ont un métabolisme et des mouvements plus rapides. Ils ont une alimentation plus variée, un poil plus brun et un nez en forme de groin de cochon. Et ceux à trois griffes sont beaucoup plus lents et plus sélectifs dans leur alimentation. Ils ont le poil gris, une tête de raton laveur et ce sourire permanent si reconnaissable. Pourquoi ce paresseux a t-il des tâches orangées dans le dos ? Ça s'appelle un spéculum. C'est une tâche qui permet de différencier les mâles des femelles. Le travail de Becky consiste à surveiller tous les jours cette espèce qui a besoin de se déplacer pour éviter la consanguinité. Grâce à des traqueurs fixés sur leur dos, elle peut les suivre plus aisément. Cela permet aussi d'estimer les populations plus facilement. Et les bébés ? Sont-ils en danger ? Les femelles ont une gestation longue. Quand le bébé naît, il doit être prêt à affronter le monde extérieur. Ses dents sont aiguisées et ses griffes prêtes à le suspendre. Pendant un an, les bébés paresseux vont faire l'apprentissage de la vie avec leur mère : savoir choisir les arbres, les bonnes feuilles et acquérir tous les bons réflexes pour devenir autonome. Les changements climatiques et la croissance de la population humaine ont un impact très négatif sur les paresseux. Tant au niveau de leur dépense d'énergie, que de leur capacité à se déplacer dans leur environnement. Les travaux de Becky montrent les dangers de la déforestation, de la construction de routes et de l'expansion des villes. Les paresseux ne peuvent plus se déplacer librement. Ils sont renversés par les voitures ou attaqués par des chiens. Ils risquent de disparaître si rien n'est fait pour les protéger.
Réalisation :
Eric Ellena , Nicolas Bazeille
Production :
French Connection Films, Les productions Megafun, France Télévisions, CNRS Images, avec la collaboration d'Universcience
Année de production :
2018
Durée :
4min44
Accessibilité :
sous-titres français