Entre 9000 et 5000 avant notre ère, un peu partout sur le globe, on commence à trouver de l'or, du cuivre, de l'argent et à utiliser ces métaux comme ornements. Au moment où le cuivre est découvert et exploité par plusieurs peuples simultanément, les bases de la civilisation sont posées. Le cuivre existe à l'état natif. Présent naturellement sur Terre, il suffit de le ramasser pour le fondre et fabriquer parures, monnaies, armes et objets. Mais il reste rare sous cette forme et ses gisements viennent rapidement à manquer. Hasard ou accident ? On découvre que d'autres minéraux permettent de produire du cuivre, une fois chauffés à haute température. C'est le cas de la malachite, la chalcopyrite ou l'azurite. Ces minéraux contenant ce métal sont appelés minerais de cuivre. Grâce à leur découverte, le cuivre devient abondant. Les peuples qui apprennent à le fondre vont prendre un avantage considérable sur les autres, car ce métal permet de faire des armes bien plus performantes que celles faites de bois et de pierres. Avec ces nouvelles lames, la conquête de vastes territoires devient possible. Des empires s'étendent, d'autres s'effondrent. Garantir un accès aux gisements devient nécessaire pour maintenir sa puissance. De nouvelles routes, maritimes et terrestres, sont tracées. Dans le bassin méditerranéen, on fait route vers les mines de Chypre. Le nom de l'île fait directement référence au métal dont son sol est riche, "cuprum" en latin ou "kupros" en grec. Depuis Chypre, le cuivre devient un produit d'exportation. Les échanges commerciaux s'intensifient tout autour de la Méditerranée, les guerres et conquêtes aussi. Chypre sera colonisée successivement par les Grecs, les Perses, les Byzantins et les Vénitiens. La recherche de gisements conduit à la découverte d'autres métaux aux propriétés nouvelles. Ainsi l'étain, mélangé au cuivre, donne un métal plus résistant encore : le bronze. Jusqu'à ce qu'il soit détrôné par le fer. Le fer est présent dans de nombreux minéraux. Même s'il est plus difficile de l'extraire et de le forger, sa résistance et ses qualités vont faire de ceux qui savent l'exploiter les maîtres du monde. Les métaux permettent aux peuples de s'industrialiser, ils enrichissent les empires et font tourner les têtes. A commencer par celui que l'on considère comme le plus précieux d'entre eux. L'or ne s'altère pas, il garde éternellement ses propriétés, il est l'apanage des rois et des pharaons. On le connaît et le travaille depuis l'Antiquité, mais ses gisements sont rares et il sert principalement de monnaie et d'ornement. Au XVIe siècle, lorsque les conquistadors espagnols pénètrent dans le temple du soleil de Cuzco, de l'autre côté de l'océan Atlantique, ils découvrent l'inimaginable : un trésor amassé depuis des années, au coeur de l'empire Inca. Des trônes, des momies, des soleils, des jardins dorés : un monde entier fait d'or. Tout sera détruit, pillé, fondu et déversé jusqu'au port de Séville. L'Occident sombre dans l'avidité, faisant du précieux métal l'objet de toutes les folies, justifiant toutes les horreurs. Les ruées vers l'or entraînent la construction de villes, et des nations entières se bâtissent sur son mythe. En quelques siècles, de nouvelles sociétés voient le jour. Avec les minéraux, l'humanité se transforme, technologiquement et culturellement. Mais à quel prix ?