Passer de cette minuscule larve de moins de 3 millimètres… à ce géant des mers dépassant souvent les 3 mètres à l’âge adulte, et pesant plus de 2 tonnes… A priori, le lien ne saute pas aux yeux. Et pourtant, il vient d’être établi avec certitude par des chercheurs australiens et néozélandais, grâce à des analyses ADN… Le poisson en question est l’un des plus fascinants des océans : la môle, autrement appelé crapet ou poisson-lune. Inoffensif pour l’homme, ce grand amateur de méduses, à l’apparence quasi préhistorique, n’a ni nageoire caudale, ni queue. Et surtout, il garde bien des mystères… Il aime plonger jusqu’à 600 mètres de profondeur, et de fait, survit difficilement en aquarium. En liberté, sa durée de vie moyenne est mal connue, tout comme son rythme de croissance, ou encore son cycle de reproduction. Mais dernièrement au sud-est de l’Australie, ce bateau de recherche, le RV Investigator, fait une pêche quasiment miraculeuse, au large des côtes de la Nouvelle-Galles du Sud. Lors d’un prélèvement d’eau de mer, les scientifiques à son bord parviennent à collecter plusieurs de ces larves. Problème : 3 espèces de poisson-lune cohabitent dans les eaux australiennes. Et les chercheurs sont incapables d’identifier ce qu’ils ont pêché. De retour à terre, ils prélèvent une infime quantité d’ADN, et ce dernier va parler… En le comparant avec celui de spécimens adultes, les scientifiques en concluent que ces minuscules larves cerclées d’épines, sont bien des bébés de poisson-lune à tête bosse. C’est la toute première identification génétique de ce type jamais effectuée. De quoi espérer mieux comprendre le cycle de vie de ces animaux, et percer certains de leurs secrets. Cette technique est aussi une étape importante pour la préservation de ces étranges poissons. Car pour l’heure, aucun recensement de l’espèce au niveau mondial n’a jamais été effectué.
Réalisation :
Laurent Hirsch
Production :
Universcience
Année de production :
2020
Durée :
2min10
Accessibilité :
sous-titres français