Un oiseau rare et mystérieux, n’existant qu’à un endroit sur Terre, où il est resté caché pendant 140 ans. Un groupe de scientifiques, lancé dans une mission d’un mois pour retrouver sa trace à travers la jungle de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ça s’est passé entre septembre et octobre dernier… L’enjeu : saisir les premières images d’un animal dont la science ignore presque tout. Son nom : le pigeon-faisan à nuque noire. Il n’a été observé qu’en 1882, lors de sa découverte. Depuis, il est resté introuvable. Une absence qui, pour beaucoup d’ornithologues, a suffi pour le considérer comme éteint. C’est un otidiphaps noble, un oiseau endémique de Papouasie-Nouvelle-Guinée dont les 3 autres sous-espèces, elles, sont bien connues des scientifiques. Mais les expéditions parties affronter les jungles et montagnes de l’île de Fergusson, unique habitat du pigeon-faisan à nuque noire, s’étaient jusqu’ici soldées par un échec. C’est le cas en 2019, lors d’une expédition à laquelle prennent part Jason Gregg, biologiste spécialiste de la conservation, et Jordan Boersma, chercheur au Cornell Lab of Ornithology. Ces témoignages permettent de définir une zone de recherche plus précise et de justifier une nouvelle expédition. Celle-ci se lance en septembre 2022, et avec le soutien du Muséum d’histoire naturelle de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Cornell Lab of Ornithology et de l’American Bird Conservancy, c’est la première à se munir de caméras-pièges. Au cours d’un mois et en fonction des témoignages des habitants, 20 d’entre elles sont placées dans la jungle vallonnée qui recouvre le Mont Kilkerran, le plus haut sommet de l’île. C’est finalement le témoignage d’un chasseur local, Augustin Gregory, qui se révèle déterminant. Une caméra est placée à environ 1 km de son village par Doka Nason, un membre de l’équipe. Les images ne sont récupérées que deux jours avant la fin prévue de l’expédition. Voici les premières images jamais capturées du pigeon-faisan à nuque noire. Les recherches menées par l’équipe indiquent que cet animal, en plus d’être extrêmement rare, ne survivrait qu’au cœur de cette petite zone difficilement accessible de l’île.