Notre planète est littéralement bombardée à longueur de journée de matière extraterrestre. La majeure partie est pulvérisée lors de son entrée dans l'atmosphère, mais parfois de gros objets appelés bolides fendent le ciel. La Nasa estime qu'il tombe chaque année sur terre une quarantaine de tonnes de météorites, avec des roches allant du quintal à quelques grammes seulement. En France une équipe s'est constituée autour d'un projet scientifique inédit : surveiller le ciel 24 heures sur 24 pour détecter les chutes et surtout retrouver les précieux minéraux venus de l'espace grâce à la société civile. L'idée, là, c'est de faire de la science participative et en réalité de revenir à la situation ancienne. Parce qu'il faut quand même être honnête, au 19e siècle, on trouvait beaucoup plus de météorites qu'au 20e siècle. Qui les trouvait ? C'était le public, c'était les gens. Donc l'idée de Vigie-Ciel, c'est un peu de revenir à cette situation-là, ça reste vraiment extrêmement intéressant d'étudier ces objets qui nous reviennent évidemment beaucoup beaucoup beaucoup moins cher que des missions spatiales. Véritables témoins du passé, les météorites ouvrent la voie à la compréhension de l'origine du système solaire. Mais pour en extraire toutes les informations, les scientifiques ont besoin de connaître leur provenance. Et c'est justement l'ambition de Fripon. Fraîchement installé sur tout le territoire français, un réseau de 100 caméras à objectif fisheye enregistre les trajectoires des météores. Par triangulation, l'équipe identifie l'orbite d'origine des bolides mais aussi la zone de chute s'il s'agit de météorites. Objectif : récolter un ou deux spécimens par an. On est loin d'avoir trouvé des météorites caractéristiques de tous les astéroïdes, de toutes les planètes qui existent, donc chaque nouvelle météorite peut être une avancée. Mais pour espérer renflouer les collections scientifiques, il ne suffit pas d'observer, il faut également ramasser. Le programme Vigie-Ciel, porté par le Muséum national d'histoire naturelle de Paris entraîne les chasseurs bénévoles à repérer et classifier les météorites. Et pas si facile de distinguer les vrais des fausses. - Tu m'a pas dit ce qui te fait dire non maintenant, c'est l'intérieur ? - C'est la forme. - Oui, mais elle n'est pas...il y a trop d'arrondis. Après la théorie, place à la pratique. De véritables météorites ont été semées autour des labos du Muséum. En conditions réelles, il faut procéder à un interrogatoire systématique des témoins et fouiller le sol avec méthode. Pour l'instant, le dispositif Fripon Vigie-Ciel n'a donné lieu à aucune trouvaille. Mais le planétologue Sylvain Bouley, en charge de la coordination humaine du projet, reste optimiste. - Depuis que Fripon marche, depuis un an à peu près, on a eu à peu près 1500 détections de bolides, de météores très brillants. Donc le projet Fripon marche, fonctionne. Sur cette année on a eu trois chutes sérieuses pour lesquelles on pense qu'il y a une météorite qui est tombée au sol. On est allé en visiter deux. Une en forêt, assez compliqué, une, un peu plus tardivement, un peu trop tardivement même, par rapport à la chute, qui a compliqué un peu la recherche. Maintenant ce qu'on espère, depuis un an on a progressé, c'est d'avoir un événement assez important et d'être assez réactif pour pouvoir aller très rapidement sur le terrain, et pour pouvoir justement faire ce travail avec la population locale. On espère que dans l'année 2017, ça aura lieu. On a encore quelques mois, c'est de pouvoir trouver cette première météorite avec le réseau Fripon. Regardez, ça c'est une météorite... Ici c'est la couleur inférieure, je crois que c'est bon... c'est vérifié.