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Le service des urgences en grève au CHU de Nantes, le 27 août 2019 © AFP/Archives Loïc Venance

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a promis lundi de consacrer « plus de 750 millions d’euros » entre 2019 et 2022 à la « refondation des services d’urgences » touchés par un mouvement de grève inédit de près de six mois.

Cette somme, qui ne s’ajoutera pas au budget déjà prévu pour les dépenses de santé mais sera puisée dans des crédits existants, servira à financer des mesures pour désengorger les urgences en s’appuyant davantage sur la médecine de ville et en accélérant les prises en charge. 

Mais à ce stade, le ministère ne prévoit pas d’ouvertures de lits ni de recrutements de personnels, comme le réclament les grévistes.

La création d’un « service d’accès aux soins » (SAS) figure ainsi parmi la douzaine de mesures présentées lundi par la ministre aux représentants des personnels et dirigeants hospitaliers, ainsi qu’aux syndicats de médecins libéraux et au collectif Inter-Urgences, à l’origine de la grève.

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Les principales annonces de la ministre de la Santé Agnès Buzyn lundi pour désengorger les urgences © AFP Valentine Graveleau

En ligne ou par téléphone, 24 heures sur 24, ce service orientera les patients vers une consultation en ville ou une télé-consultation, ou bien vers les urgences, éventuellement par l’envoi d’une ambulance. D’un montant évalué à 340 millions d’euros, il doit être mis en place à l’été 2020, a précisé Mme Buzyn, pour qui « l’heure n’est plus aux constats mais aux solutions ». 

Au total, douze mesures ont été annoncées, parmi lesquelles une réforme du financement des urgences et le développement de protocoles permettant des prises en charge par les kinésithérapeutes ou les pharmaciens.

Pour le président du collectif Inter-urgences, Hugo Huon, qui regrette qu’il n’y ait « rien sur les lits, rien sur les postes », la ministre « se refuse complètement à revaloriser les métiers soignants ». Le collectif doit se réunir aujourd’hui en assemblée générale. De son côté, la CGT, qui a appelé à manifester mercredi, a dénoncé des « annonces décevantes » qui ne seront « effectives qu’à moyen, voire à long terme ».