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Embouteillage à Waikiki, dans l'île hawaïenne d'Oahu, après un ordre d'évacuation du littoral pour cause d'alerte au tsunami, le 29 juillet 2025 © AFP Eugene Tanner

Un séisme de magnitude 8,8, le plus puissant dans la région en près de 73 ans, a frappé mardi au large de la péninsule russe du Kamtchatka, provoquant des alertes de tsunamis dans tout le Pacifique et des évacuations de Hawaï jusqu'au Japon.

Si plusieurs personnes ont été blessées en extrême-Orient russe, selon des médias locaux, aucun des pays concernés n'avait fait état de tués peu avant 09H GMT.  

Selon l'institut géophysique américain (USGS), le séisme est survenu vers 23H24 GMT mardi à 20,7 km de profondeur, à 126 km au large de Petropavlovsk-Kamtchatsky, capitale de cette région de l'Extrême-Orient russe.

Dans le port de Severo-Kourilsk, dans le nord de l'archipel russe des Kouriles, plusieurs tsunamis successifs ont submergé les rues, selon le ministère des Situations d'urgence. 

Une de ces vagues, à Elizovsky dans le district de Kamchatka, a atteint entre trois et quatre mètres, selon un média local. Le maire du district, Alexandre Ovsiannikov, a indiqué que "tout le monde", avait été évacué. L'état d'urgence a été décrété dans le district.

"La quatrième vague de tsunami est en train de déferler. La vague est très grosse, tout est inondé, la côte entière est inondée", a témoigné un habitant dans une vidéo publiée par le média russe Izvestia. "L'eau s'est retirée une fois encore, et elle va revenir maintenant. Le port et les usines de la côte sont complètement détruits".

Selon le maire de la ville cité par l'agence d’État russe Tass, un des tsunamis a entraîné vers le large des navires au mouillage après avoir arraché leurs ancres.

"Nous avons tous couru en sous-vêtements avec les enfants. Heureusement nous avions préparé une valise", a raconté à la chaîne publique Zvezda une habitante du Kamtchatka, une des zones sismiques les plus actives de la planète, au point de rencontre entre les plaques tectoniques du Pacifique et Nord-Américaine.

"C'est la première fois que je vis un tremblement de terre aussi puissant depuis que je suis adulte", a-t-elle poursuivi. "C'était très effrayant".

La magnitude de 8,8 est la plus forte enregistrée au Kamtchatka depuis le 5 novembre 1952, quand un séisme de magnitude 9 avait déclenché des tsunamis dévastateurs dans tout l'océan Pacifique.

Le service sismologique du Kamtchatka a prévenu que des répliques jusqu'à 7,5 étaient attendues.

Au Japon, des images en direct à la télévision ont montré des personnes évacuant en voiture ou à pied vers des zones plus élevées, notamment dans l'île septentrionale de Hokkaido.

Un tsunami de 1,30 m a atteint un port dans le département de Miyagi, dans le nord du Japon, à 13h52 (04h52 GMT), a indiqué l'agence météorologique japonaise (JMA).

Près de la plage d'Inage, dans la région de Chiba, proche de Tokyo, un périmètre de sécurité a été mis en place, et un secouriste a indiqué à des journalistes de l'AFP présents sur place que la zone côtière était interdite d'accès jusqu'à nouvel ordre.

Les employés de la centrale nucléaire de Fukushima (nord), détruite par un puissant séisme et un tsunami en mars 2011, ont été évacués, a indiqué son opérateur.

"Des tsunamis frapperont à répétition. Ne vous aventurez pas en mer et ne vous approchez pas des côtes tant que l'alerte n'est pas levée", a averti la JMA, qui a prévu des vagues de trois mètres.

La Chine a également émis une alerte au tsunami pour plusieurs zones de sa côte. Les Philippines ont elles aussi exhorté les habitants de la côte est à se déplacer vers l'intérieur des terres, et ont conseillé aux pêcheurs déjà en mer de rester au large en eaux profondes.

Même message dans l'archipel américain de Hawaï, menacé par des vagues de trois mètres ou plus. "Les gens ne doivent pas rester près du littoral ou risquer leur vie juste pour voir à quoi ressemble un tsunami", a lancé le gouverneur de l’État, Josh Green.

"Ce n'est pas une vague ordinaire. Si vous êtes frappé par un tsunami, il vous tuera", a-t-il averti.

Sur l'autre rive du Pacifique, le Pérou et le Mexique ont aussi déclaré l'alerte au tsunami, de même que la Colombie et l’Équateur qui ont ordonné des évacuations, comme dans les ports de l'archipel des Galápagos. Des tsunamis de 1 à 3 mètres sont également possibles au Chili, au Costa Rica, en Polynésie française et d'autres archipels.

Les États-Unis ont émis une série d'alertes de différents niveaux le long de la côte ouest nord-américaine de l'Alaska jusqu'à toute la côte californienne. Des alertes au tsunami ont été diffusées sur les téléphones portables en Californie, selon des journalistes de l'AFP.