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Un habitant de Pouzzoles, près de Naples, dans le sud de l'Italie, se tient devant une tente dressée par les autorités locales après une vague de secousses sismiques qui ont provoqué un vent de panique dans la nuit de lundi à mardi. © ANSA/AFP ANSA, Ciro FUSCO

Les habitants de la zone volcanique des Champs phlégréens, près de Naples, réclamaient des mesures mardi pour sécuriser leurs maisons après une succession de séismes, qui n’ont provoqué ni dégâts majeurs ni victime, mais levé un vent de panique. 

« J’ai peur. J’ai ouvert mon magasin ce matin, mais il n’y a personne, les gens ont peur », déclare mardi à l’AFP Gaetano Maddaluno, un coiffeur de 56 ans installé à Pouzzoles (sud), ville côtière située à l’épicentre des secousses. « Les contrôles des bâtiments sont nécessaires », ajoute-t-il. 

Depuis lundi soir, « environ 150 séismes ont été enregistrés » dans cette zone où résident un demi-million de personnes, a indiqué l’Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV). 

Une secousse d’une magnitude de 4,4 a été mesurée par l’INGV, « la plus violente » depuis le début, en 2005, de l’actuelle période de résurgence de l’activité sismique et le phénomène, qualifié par les sismologues d’« essaim sismique », est « le plus puissant de ces 40 dernières années ».

De nombreux habitants de Pouzzoles et des communes alentour ont fui leurs habitations à la suite de ces secousses qui ont provoqué de légers dégâts sur des immeubles.

« Nous avons eu très peur, même si les gens sont habitués » aux séismes, a déclaré à une employée de la pizzeria Diego Vitagliano de Pouzzoles.

« Il y avait beaucoup d’enfants et la plus grande partie des clients est sortie » a-t-elle ajouté, évoquant « de nombreuses familles dans les rues » une fois le restaurant fermé.

Les séismes ont également été ressentis à Naples. 

Le maire du chef-lieu de la Campanie, Gaetano Manfredi, a annoncé le lancement de « contrôles approfondis de toutes les structures publiques (…) en commençant par les écoles », au cours d’une conférence de presse. Il a ajouté ne pas avoir relevé pour le moment de dégâts significatifs.

Les 140 détenues de la prison de Pouzzoles ont été transférées, par précaution, à Naples, en attendant les conclusions de l’inspection des murs, a précisé le préfet Michele Di Bari.

La population locale demande que ces contrôles soient effectués le plus rapidement possible aussi sur les habitations privées.

« On doit vivre avec la peur, tout le temps », a témoigné lundi soir un habitant de Pouzzoles, sur la chaîne publique Rainews. « Combien de temps les bâtiments pourront tenir en subissant toutes ces secousses (…) il ne sont pas faits pour en absorber autant ».

Nella Aprea, également coiffeuse à Pouzzoles, estime que si « des plans d’action sont prévus » pour inspecter et consolider les immeubles, « les moyens sont insuffisants ». « Mon salon n’a jamais été inspecté », déplore cette femme de 55 ans.