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Le coronavirus pourrait avoir été hébergé par des chauves-souris et transmis à l'homme via un animal sauvage vendu sur le marché © Wikimedia Commons

Des échantillons de cellules et de sécrétions ont été prélevés dans les poumons des neuf patients diagnostiqués à Wuhan. Huit de ces patients avaient visité le marché des fruits de mer de Huanan et un patient avait séjourné dans un hôtel près du marché avant le début de sa maladie. Les séquences génétiques des échantillons étaient presque identiques (partageant plus de 99,98 % de la même séquence génétique) – le signe d’une émergence très récente du virus chez l’homme. « Il est frappant de constater que les séquences de 2019-nCoV décrites ici de différents patients étaient presque identiques. Cette découverte suggère que le 2019-nCoV provenait d’une seule source et qu’il a été détecté relativement rapidement. Comme l’épidémie prend de l’ampleur, une surveillance constante des mutations est nécessaire », explique Weifeng Shi, professeur à l’université du Shandong et auteur de l’étude publiée dans The Lancet.

En comparant la séquence génétique 2019-nCoV avec une bibliothèque de virus, les auteurs ont constaté que les virus les plus étroitement apparentés étaient deux coronavirus de type SRAS d’origine chauve-souris qui partageaient 88 % des séquence génétique. Le nCoV 2019 était plus éloigné génétiquement du virus du SRAS humain (qui partageait environ 79 % de la séquence génétique) et du virus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) (qui partageait environ 50 % de la séquence génétique).

Sur la base de ces données, il semble probable que le nCoV 2019 provoquant l’épidémie de Wuhan pourrait avoir été initialement hébergé par des chauves-souris et transmis à l’homme via un animal sauvage vendu sur le marché des fruits de mer de Huanan. En effet, l’épidémie a été signalée pour la première fois fin décembre 2019, période où la plupart des espèces de chauves-souris de la région hibernent. Par ailleurs, aucune chauve-souris n’a été vendue ou trouvée sur le marché des fruits de mer de Huanan contrairement à d’autres espèces non aquatiques dont des mammifères.

En étudiant la protéine de pointe du virus (comment il se lie puis pénètre dans les cellules humaines), les auteurs ont constaté que le 2019-nCoV et le virus du SRAS humain ont des structures similaires, malgré quelques petites différences. En conséquence, les auteurs suggèrent que 2019-nCoV pourrait utiliser la même porte moléculaire pour entrer dans les cellules que le SRAS (un récepteur appelé ACE2). Une hypothèse à confirmer.