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Le robot de livraison de l’épicerie Broad Branch Market que le client ouvre avec son smartphone © AFP/Archives N. Kamm

Pour éviter de baisser le rideau ou de mettre trop de livreurs en danger, l’épicerie américaine Broad Branch Market à Washington a fait appel à un robot de livraison, dont les services sont de plus en plus sollicités par ces temps de pandémie. Le petit engin, à l’allure de glacière à roulettes, livre ainsi plusieurs familles du quartier.

Face à des consommateurs soucieux de rester chez eux et au danger d’exposer des livreurs au coronavirus, l’entreprise Starship Technologies, basée à San Francisco, a vu la demande pour ses robots-livreurs augmenter dans des dizaines de villes dans le monde. L’entreprise, créée par deux fondateurs de Skype, a commencé à travailler avec Broad Branch Market en avril, pour subvenir aux besoins de la boutique, trop exiguë pour appliquer correctement les mesures de distanciation sociale imposées par les autorités locales.

Chaque jour, un va-et-vient de dix robots assure la moitié des livraisons de l’épicerie, explique sa gérante Tracy Stannard. Chacun se déplace à une vitesse moyenne de six kilomètres par heure et peut transporter environ trois sacs de courses. Les livraisons de robots de Starship et d’autres entreprises du secteur ne répondent qu’à une infime partie des livraisons de nourriture, mais mettent en lumière un besoin à une époque de distanciation sociale et de craintes de propagation de pandémie.

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Un robot de livraison Postmate dans une rue de Los Angeles, le 24 mars 2020 © AFP/Archives C. Delmas

Plus de quarante employés d’épicerie aux Etats-Unis sont morts du virus, selon un comptage du Washington Post. Et partout dans le pays, des livreurs ont organisé des manifestations pour exiger de meilleures conditions de sécurité. « La demande pour des livraisons sans contact a augmenté de façon exponentielle ces dernières semaines », confirme Ryan Tuohy, vice-président de Starship.

Avec son robot autonome R2, qui va jusqu’à 40 kilomètres à l’heure et peut transporter quelque 190 kilos, la start-up Nuro a récemment commencé à livrer des produits alimentaires dans la région de Houston en partenariat avec le géant de l’alimentation Kroger. L’entreprise de la Silicon Valley a aussi reçu l’autorisation d’opérer sur les routes californiennes.

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Un drone Zipline est préparé pour la livraison de médicaments, le 23 avril 2019, au nord d’Accra, au Ghana © AFP/Archives R. McDowall

Des robots autonomes similaires sont testés par Amazon, qui explore également la livraison par drone, engin pour lequel l’intérêt grandit également. Wing, la start-up de drones créée par Alphabet (la maison-mère de Google) qui teste la livraison de médicaments sans ordonnance en Virginie, a vu sa demande bondir, selon un porte-parole de l’entreprise. 

Mais la livraison par drone est encore soumise à de nombreuses règlementations, notamment des autorités américaines. Zipline, une start-up californienne qui livre du matériel médical par drone en Afrique, a indiqué dans un tweet qu’elle souhaitait offrir des services similaires aux Etats-Unis une fois qu’elle en aurait obtenu l’autorisation.