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Image du nouveau coronavirus, le Covid-19, transmise par les Centres pour la prévention et le contrôle des maladies, à Washington, le 3 février 2020 © Centers for Disease Control and Prevention/AFP/Archives Alissa ECKERT

« Coronavirus » : inconnu du grand public il y a seulement trois mois, ce mot fait aujourd’hui partie du quotidien de milliards d’humains, qui en apprennent chaque jour un peu plus sur cette maladie combattue par les médecins du monde entier.

Qui est le plus à risque ? 

La gravité du Covid-19, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus, augmente avec l’âge, comme l’ont établi différentes études. Parue le 31 mars dans la revue médicale britannique The Lancet, la dernière en date montre que la maladie est en moyenne beaucoup plus redoutable pour les plus de 60 ans, avec un taux de mortalité de 6,4 % (parmi les cas confirmés). Le taux de mortalité grimpe même à 13,4 % pour les plus de 80 ans contre 0,32 % de décès seulement pour les moins de 60 ans, selon ces travaux portant principalement sur plusieurs centaines de cas chinois observés en février.

De même, cette étude montre que la proportion des malades nécessitant une hospitalisation grimpe fortement avec l’âge : 0,04 % pour les 10/19 ans, 4,3 % pour les 40/49 ans, 11,8 % pour les 60/69 ans et 18,4 % pour les plus de 80 ans. Ce dernier chiffre signifie qu’environ un octogénaire sur cinq développe une forme suffisamment grave pour nécessiter une hospitalisation.

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Graphique sur les chocs cytokinikes, réponses excessives du système immunitaire, qui pourraient être la cause de complications dans les cas les plus sévères de Covid-19 © AFP John SAEKI

Outre l’âge, le fait d’avoir une maladie chronique (insuffisance respiratoire, pathologie cardiaque, antécédent d’AVC, cancer…) est un facteur de risque. Dans un récent rapport portant sur 10 000 morts, l’Institut supérieur de la santé (ISS) italien a recensé des pathologies courantes sur les personnes décédées. Les plus fréquentes sont l’hypertension (73,5 % des cas), le diabète (31 %) ou la cardiopathie ischémique (une pathologie cardiaque lourde, 27 %). Enfin, selon une vaste analyse publiée le 24 février par des chercheurs chinois dans la revue médicale américaine Jama, la maladie est bénigne dans 80,9 % des cas, « grave » dans 13,8 % des cas et « critique » dans 4,7 % des cas.

À quel nombre de morts s’attendre ? 

Si on rapporte le nombre de morts dans le monde au nombre total de cas officiellement recensés, le Covid-19 tue environ 5 % des malades diagnostiqués, avec des disparités selon les pays. Mais le supposé taux de létalité doit être pris avec des pincettes, car on ignore combien de personnes ont réellement été infectées. Dans la mesure où de nombreux patients semblent développer peu, voire pas de symptômes, leur nombre est vraisemblablement supérieur aux cas détectés, ce qui ferait donc baisser ce taux.

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Les cercueils alignés contiennent pour la plupart des victimes du Covid-19, installés sur le parking d'une entreprise funéraire à Montcada i Reixac, près de Barcelone, le 3 avril 2020 © AFP/Archives PAU BARRENA

De plus, les pays appliquent des politiques de tests très différentes et certains ne testent pas systématiquement tous les cas suspects. En réalité, si on intègre une estimation des cas non détectés, « cela donne sans doute un taux de mortalité autour de 1 % », soit « 10 fois plus que la grippe saisonnière », a expliqué il y a quelques semaines l’Américain Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, devant le Congrès.

L’étude publiée dans The Lancet le 31 mars évaluait à 1,38 % la proportion de morts parmi les cas confirmés. Cela étant, la dangerosité d’une maladie ne dépend pas seulement du taux de mortalité dans l’absolu, mais aussi de sa faculté à se répandre plus ou moins largement. Même si seul 1 % des malades meurent, « ça peut faire des chiffres importants si 30 % ou 60 % d’une population sont infectés », souligne le Dr Simon Cauchemez, de l’Institut Pasteur à Paris.

L’autre facteur qui aggrave la mortalité liée à cette nouvelle maladie est l’engorgement des hôpitaux dû à un afflux massif de cas. Cela complique non seulement la prise en charge des malades atteints de formes graves du Covid-19, mais aussi de tous les autres.

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Graphique expliquant comment le virus qui transmet le Covid-19 cible et s'attache aux cellules humaines © AFP John SAEKI

Quels symptômes ?

Les symptômes les plus courants « comprennent les troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires », indique l’OMS. Chacun de ces symptômes peut être plus ou moins présent selon les cas et l’évolution est fluctuante, avec des hauts et des bas.

Autre symptôme fréquent : la perte d’odorat et de goût. Selon une récente étude belge réalisée sur 417 patients infectés de façon « non sévère », 86 % présentent des troubles de l’odorat (la plupart ne sentant plus rien) et 88 % des troubles du goût. En général, les symptômes durent deux semaines, voire plus, parfois moins. Et l’aggravation peut survenir dans un second temps. « Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort », selon l’OMS.

Il n’existe ni vaccin ni médicament et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux ou d’autres traitements expérimentaux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

Quels modes de transmission ?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par le malade, par exemple quand il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre).

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Le nouveau coronavirus peut survivre pendant plusieurs heures en dehors du corps humain, sur des surfaces diverses d'après une étude publiée par le New England Journal of Medicine (NEJM) © AFP Alain BOMMENEL

Pour éviter la contagion, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières : éviter de se serrer la main et de s’embrasser, se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque si on est malade… En outre, on peut être contaminé en touchant un objet infecté puis en portant sa main à son visage (yeux, nez, bouche…).

Une étude publiée mi-mars dans la revue américaine NEJM a montré que le nouveau coronavirus est détectable jusqu’à deux à trois jours sur des surfaces en plastique ou en acier inoxydable, et jusqu’à 24 heures sur du carton. Toutefois, ces durées maximales ne sont que théoriques, car enregistrées en conditions expérimentales. « Ce n’est pas parce qu’un peu de virus survit que cela est suffisant pour contaminer une personne qui toucherait cette surface. En effet, au bout de quelques heures, la grande majorité du virus meurt et n’est probablement plus contagieux », soulignent les autorités sanitaires françaises sur le site officiel gouvernement.fr.

Autre inconnue : la faculté du coronavirus à se transmettre via l’air expiré (les « aérosols » dans le jargon scientifique) et pas uniquement la toux ou les éternuements. Objet de nombreuses spéculations ces dernières semaines, ce mode de transmission n’est pas encore scientifiquement prouvé.

Peut-on être infecté deux fois ?

Est-il possible d’être contaminé par le coronavirus, de guérir et être testé négatif puis d’être réinfecté dans la foulée ? Quelques cas en Asie ont soulevé cette question. Dans la mesure où ces cas étaient isolés, les scientifiques pensent qu’ils s’expliquent sans doute par le fait que ces patients n’avaient en réalité jamais vraiment guéri. Le test négatif peut soit venir du fait qu’il a été mal réalisé, soit d’une très faible présence du virus dans l’organisme.

Pour autant, on manque toujours de certitudes sur l’immunité qu’on peut acquérir contre le coronavirus. En se basant sur l’exemple d’autres maladies virales, les spécialistes jugent vraisemblable qu’une fois guéri, on soit temporairement immunisé, même si cela n’est pas encore prouvé. 

Cela étant, on ignore quelle est la durée de cette immunité supposée. Or, cette question est cruciale. « Si une personne peut en théorie être immunisée pendant une longue période, par exemple 12 à 24 mois, elle peut alors retourner dans les lieux publics en toute sécurité même si le virus circule encore (…). À l’inverse, si l’immunité est très courte, une personne qui a déjà été infectée pourrait l’être à nouveau très vite après sa guérison », explique le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.