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Un site de l’essai clinique du vaccin d’AstraZeneca à Sao Paulo, au Brésil, le 24 juillet 2020 © AFP N. Almeida

Alors que le coronavirus a fait près de 900 000 morts dans le monde — dont un tiers en Amérique latine — les essais cliniques d’un des vaccins expérimentaux les plus avancés, développé par Oxford et AstraZeneca, ont été suspendus dans la nuit de mardi à mercredi.

Pour élucider un éventuel effet indésirable grave chez un participant, le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca, partenaire industriel de l’université britannique Oxford, a annoncé une pause dans les essais mondiaux de son vaccin dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, après l’apparition d’une « maladie potentiellement inexpliquée » chez un volontaire. Les vaccinations seront stoppées jusqu’à ce qu’un comité indépendant évalue l’incident, dont aucun détail n’a été révélé, mais qui est probablement un effet secondaire important.

Cette pause dans les essais pourrait retarder l’un des projets occidentaux parmi les plus avancés, avec ceux des sociétés américaines Moderna et Pfizer, chacun étant en train de recruter des dizaines de milliers de volontaires afin de vérifier que les doses sont sûres, et empêchent les personnes vaccinées de tomber malades du Covid-19. Les trois sociétés disaient jusqu’à présent espérer des résultats avant la fin de l’année ou le début de 2021, et ont commencé à fabriquer des millions de doses en avance au cas où ils seraient probants.

AstraZeneca a prévendu des centaines de millions de doses à de multiples pays dans le monde, plus qu’aucun de ses concurrents. Impliqué, avec l’Argentine, dans la production et la distribution en Amérique latine de l’éventuel vaccin d’AstraZeneca, le Mexique a indiqué que son déploiement pourrait être retardé.

Face à la polémique croissante — nombre d’experts craignent que le président américain Donald Trump ne fasse pression pour faire autoriser un vaccin contre le coronavirus avant la présidentielle du 3 novembre — les patrons de neuf sociétés développant des vaccins ont voulu rassurer le grand public en signant un engagement commun à s’en remettre aux résultats des essais cliniques avant de demander une autorisation. La concurrence fait rage pour mettre au point un vaccin.

La Russie a annoncé début août avoir développé le « premier » vaccin contre le Covid-19, dont plus d’un « milliard de doses » ont été précommandées par 20 pays étrangers, selon le Fonds souverain russe impliqué dans son financement.