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Une maison endommagée après le passage d'une tempête tropicale, le 13 février 2023 dans la région d'Auckland © AFP Diego Opatowski

Le gouvernement néo-zélandais a déclaré l’état d’urgence à travers l’archipel frappé par un violent cyclone qui a privé d’électricité 225 000 personnes et entraîné des inondations et des glissements de terrain. Des vents violents et d’abondantes précipitations se sont abattus dans la nuit de lundi à mardi sur l’île du Nord, où vivent plus des trois quarts des cinq millions d’habitants du pays lors de ce que le Premier ministre Chris Hipkins a qualifié d’« événement météorologique le plus important survenu en Nouvelle-Zélande durant ce siècle ».

Des maisons ont été endommagées par des chutes d’arbres ou envahies par la boue et des détritus. Certains habitants se sont ainsi retrouvés totalement isolés, les routes étant coupées. Selon des médias locaux, des personnes ont dû fuir leur domicile à la nage. Certaines ont dû traverser à pied des rues inondées, d’autres ont été contraintes de s’abriter sur place. « Pendant la nuit, un énorme arbre est tombé devant notre maison, juste à côté de mon (véhicule). Il a bloqué la route et nous n’avons pas pu partir », a raconté Bredon Pugh, 53 ans, habitant de Whangamata (nord). « L’eau au niveau de (la) route m’arrivait jusqu’aux tibias », a-t-il poursuivi, « nous étions sans électricité de 22 h jusqu’à environ 15 h et nous n’avions pas internet ».

Ce cyclone a entraîné des rafales de vent allant jusqu’à 140 km/h, un cumul de précipitations pouvant atteindre 20 cm en 24 heures et des vagues de onze mètres. Au moins 2 500 personnes ont dû évacuer leur domicile, a rapporté le ministre de la Gestion des urgences, Kieran McAnulty. En outre, la route principale qui relie la capitale Wellington à Auckland, la plus grande ville du pays, est fermée. Des soldats ont été déployés pour aider aux évacuations.

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Une route endommagée après le passage d'une tempête tropicale, le 13 février 2023 dans la région d'Auckland © AFP Diego Opatowski

C’est la troisième fois seulement que la Nouvelle-Zélande déclare l’état d’urgence, après les attentats de Christchurch en 2019 et l’épidémie de Covid en 2020. « Il s’agit d’une catastrophe majeure (qui représente) une menace réelle pour la vie des Néo-Zélandais », a prévenu M. McAnulty, ajoutant que l’état d’urgence national était décrété pour sept jours. Il a précisé que de nouvelles pluies et des vents violents sont attendus mardi, venant compliquer les opérations de secours.

« Les services d’urgence travaillent nuit et jour, mais l’instabilité des sols, les eaux de crue et les routes fermées compliquent les choses », a déclaré M. McAnulty. Un pompier est porté disparu et un autre se trouve dans un état critique après l’effondrement d’une maison à West Auckland, selon les services d’incendie et de secours. Afin d’aider aux réparations, M. Hipkins a promis 11,5 millions de dollars néo-zélandais (6,8 millions d’euros).

Auckland, qui compte 1,6 million d’habitants, se remet à peine des inondations soudaines qui ont fait fin janvier quatre morts et contraint des milliers de personnes à quitter leur domicile. La Nouvelle-Zélande est entrée dans une époque de « catastrophes naturelles en cascade, alimentées par le changement climatique », qui voit les conséquences de phénomènes météorologiques violents et répétés s’accumuler au fil du temps, selon Christine Kenney, spécialiste de la réduction des risques à l’université Massey.