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Masque biodégradable "Xylinym" fait à partir de cellulose bactérienne © Sum studio -Elizabeth Bridges/ Garrett Benisch

La pandémie de SARS-CoV-2 signe le grand retour du plastique avec ses avantages et ses inconvénients. Le masque respiratoire jetable en est un bon exemple. S’ils filtrent efficacement les gouttelettes ou les particules en suspension dans l’air (pour les FFP), ils sont fabriqués pour la plupart en microfibres plastiques non tissées comme le polypropylène. Leur utilisation intensive génère d’importantes quantités de déchets dont une partie n’est pas recyclée. Sans renoncer à la sécurité sanitaire, des chercheurs proposent d’explorer de nouvelles solutions comme celle du masque biodégradable.

Des chercheurs de l’université australienne Queensland Technological University ont ainsi développé un modèle expérimental en nanocellulose, à partir de déchets végétaux tels que le résidu de canne à sucre. Ce nouveau masque parviendrait à filtrer les particules inférieures à 100 nanomètres, donc serait assez efficace pour bloquer le passage de virus, affirment-ils. En outre, il serait moins gênant pour respirer que certains autres masques, et facile à produire. Reste à l’équipe à trouver des partenariats pour le développer.

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Le composant en nanofibres de cellulose est fabriqué à partir de déchets végétaux tels que la bagasse de canne à sucre et d'autres déchets agricoles, donc biodégradables. Il peut être produit à l'aide d'un équipement assez simple et rapidement en grandes quantités selon les chercheurs © QTU

Encore plus originaux, d’autres modèles biodégradables utilisent les fibres naturelles. Les bioconcepteurs américains Elizabeth Bridges et Garrett Benisch de la société Sum studio proposent, quant à eux, un masque en cellulose bactérienne capable de filtrer au moins 95 % des particules, donc avec une protection équivalente à celle d’un masque FFP2 (ou N95 en norme américaine). L’efficacité de ce prototype n’est cependant pas encore validée.

La cellulose bactérienne de synthèse est créée par une bactérie appelée Acetobacter xylinum. Facile à cultiver : il lui suffit pour se multiplier d’un substrat simple tel qu’un peu d’eau, de thé, de sucre dont elles se nourrissent. Au fur et à mesure que les bactéries se multiplient, elles tissent un réseau serré de fibres de cellulose d’une grande pureté chimique. Une fois séchée, la membrane obtenue est suffisamment souple et résistante pour être moulée. Cette matière étonnante, dont le processus de fabrication prend deux semaines selon les concepteurs, a cependant l’avantage de se dégrader facilement dans l’environnement.