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Une colonie de manchots royaux sur l'île Ardley, en Antarctique, le 3 février 2018 © AFP/Archives Mathilde BELLENGER

En Antarctique, les manchots royaux produisent via leurs excréments un montant « extrême » de protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, lequel joue un rôle important dans la destruction de la couche d’ozone, selon une étude de chercheurs danois rendue publique jeudi.

« Le guano des pingouins produit des niveaux significativement élevés de protoxyde d’azote autour de leurs colonies », a relevé un des responsables de l’étude, Bo Elberling, professeur de géosciences à l’Université de Copenhague. Ce gaz à effet de serre a un effet euphorisant, ce qui a rendu les chercheurs sur le moment un peu « timbrés », a indiqué l’Université danoise dans un communiqué.

« Les émissions maximales sont environ 100 fois plus élevées que dans un champ danois récemment fertilisé. C’est vraiment intense – notamment parce que le protoxyde d’azote est 300 fois plus polluant que le CO2 », a expliqué le chercheur.

Cette haute proportion s’explique par l’alimentation des pingouins qui se nourrissent principalement de poissons et de krill lesquels contiennent beaucoup d’azote. Après ingestion et digestion, l’azote se retrouve dans les excréments des pingouins et, mélangé aux bactéries du sol, la substance devient protoxyde d’azote.

« Les émissions de protoxyde d’azote dans ce cas ne sont pas suffisantes pour avoir un impact sur le budget énergétique global de la Terre (mais) nos conclusions contribuent à de nouvelles connaissances sur la façon dont les colonies de pingouins affectent l’environnement », a noté M. Elberling.