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Un élève arrive à l’école Jean-de-la-Fontaine à Crépy-en-Valois (Oise), où des tests sur une éventuelle contamination au coronavirus sont en cours, le 3 mars 2020 © AFP François Nascimbeni

Entre l’Oise, le Morbihan et une commune de Haute-Savoie, la France compte désormais trois importants foyers de propagation du nouveau coronavirus et se prépare à l’intensification d’une épidémie à laquelle quatre morts sont pour l’instant liés.

« Nous ne sommes pas en épidémie, nous faisons face à une menace épidémique qui se rapproche et nous anticipons la situation », a déclaré mardi le ministre de la Santé Olivier Véran, sur BFMTV/RMC. Avec 204 cas de contamination depuis fin janvier, la France est devenue l’un des principaux foyers du nouveau virus en Europe, avec l’Italie et l’Allemagne. Pour l’heure, quatre personnes sont décédées et 12 sont guéries.

Ce mardi 3 mars 2020 à la mi-journée, 13 nouveaux cas ont été déclarés. Un décès supplémentaire a été annoncé ce matin dans le Morbihan : «il s’agit d’un homme âgé de 92 ans », a précisé le ministère dans un communiqué.

Le troisième mort, dont le décès a été annoncé lundi, est « une femme de 89 ans testée en post-mortem à l’hôpital de Compiègne », qui « avait d’autres pathologies », selon le numéro 2 du ministère de la santé, Jérôme Salomon. Les deux premiers étaient un touriste chinois de 80 ans puis un enseignant de 60 ans résidant dans l’Oise, principal foyer de contamination en France. Ce seul département compte 64 cas. Selon des sources concordantes, l’octogénaire décédée habitait à Crépy-en-Valois (Oise) où travaillait l’enseignant de 60 ans décédé la semaine dernière.

Outre l’Oise, d’autres regroupements géographiques de cas sont recensés autour de La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie (19 personnes positives), dans quatre communes du Morbihan (12 cas) et parmi les participants à un voyage organisé en Egypte (11 cas).

Depuis ce week-end, des mesures plus contraignantes ont été prises pour empêcher une propagation plus large. Elles correspondent au passage en phase 2 (sur 3) de la lutte contre l’épidémie. Ainsi, une « bonne centaine » d’écoles, collèges et lycées sont fermés en France, essentiellement dans l’Oise et le Morbihan, selon le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. 

Cela concerne « environ 35 000 élèves dans l’Oise », et « 9 000 dans le Morbihan ». Ces chiffres « évoluent vite » et il est possible qu’il y ait d’autres foyers qui « apparaissent dans les jours qui viennent », a dit M. Blanquer sur LCI.

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Réunion autour de la ministre des sports, Roxana Maracineanu (à gauche) sur l’évolution du coronavirus, le 3 mars 2020 à Paris © AFP Philippe Lopez

Annulations

Les rassemblements de plus de 5 000 personnes en milieu confiné ont été annulés ou reportés. Cela concerne de nombreux concerts : la Nuit de La Bretagne, qui aurait dû avoir lieu samedi 7 mars à La Défense Arena à Nanterre, a été annulée, et le chanteur Matt Pokora craint qu’il en soit de même pour sa tournée. De même, après les annulations des Salons du Livre et du Tourisme, plusieurs salons professionnels ont été reportés.

Côté sport, les matches de foot de L1 ne sont en revanche « pas soumis à des restrictions particulières » à ce stade, a déclaré la ministre des sports, Roxana Maracineanu, pas plus que le championnat Top 14 de rugby.

Les différences de traitement selon les événements ont parfois du mal à être comprises par le grand public.

Il n’y a « pas d’annulation systématique des événements » mais une appréciation « au niveau local », a précisé Jérôme Salomon, soulignant que le gouvernement était soucieux de « garder une vie normale sur le territoire ». Parmi les critères, l’origine géographique ou le degré de proximité des participants.

Au Louvre, les employés ne comprennent pas pourquoi ces annulations ne s’appliquent pas au musée le plus visité du monde (9,6 millions de visiteurs l’an passé). Par crainte du coronavirus, ils ont invoqué leur droit de retrait dimanche et lundi et le musée est resté fermé ces deux jours. Le mardi est son jour de fermeture hebdomadaire, et on ne sait pas s’il rouvrira mercredi.

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Une pharmacie à Montpellier, le 3 mars 2020 © AFP Pascal Guyot

Pour protéger les médecins de ville, le ministre de la santé a annoncé que dix millions de masques allaient être répartis dans les pharmacies de France. Ils s’ajoutent à « cinq millions de masques chirurgicaux » déjà distribués « dans les agences régionales de santé et auprès des établissements de santé et des Ehpad pour les personnes âgées ».

Des syndicats de médecins libéraux ont réclamé que des masques à haut niveau de protection (dits FFP2) soient distribués d’urgence à ces soignants. Ils font valoir que les masques chirurgicaux, avant tout destinés à ce qu’un malade ne contamine pas d’autres personnes, ne suffisent pas à protéger les médecins.

Certains pans de l’économie subissent déjà des effets, du tourisme au secteur manufacturier. Pour tenter de rassurer, les banquiers centraux et ministres des Finances du G7 s’entretiendront mardi par téléphone afin de coordonner leur action. La France souhaite que le message envoyé par le G7 soit « le plus puissant possible » face à l’épidémie, a déclaré le ministre français Bruno Le Maire.

Pour afficher la mobilisation de l’exécutif, le président de la République, Emmanuel Macron, se rendra mardi après-midi au centre opérationnel du ministère de la santé, qui coordonne la gestion de la crise.