L'activité humaine, qui menace déjà l'équilibre du climat et de la biodiversité, bouscule également le « cycle du sel », selon une nouvelle étude dirigée par Sujay Kaushal, professeur de géologie à l'université du Maryland.  

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Alors que les processus géologiques et hydrologiques font naturellement remonter le sel à la surface de la Terre sur de longues périodes, les activités telles que l'exploitation minière, l'aménagement du territoire, et l'utilisation de sels de voirie pour dégeler la glace accélèrent ce flux naturel du sel vers la surface de la Terre. L'équipe de chercheurs, en examinant différents environnements, révèle que près de 10 millions de kilomètres carrés de sol dans le monde ont été impactés par la salinisation d'origine humaine. Soit une superficie équivalente à celle des États-Unis d’Amérique. Pour les chercheurs, cela constitue « une menace existentielle » pour les réserves d'eau douce. 

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Opération de déneigement © Getty images

Si la tendance se poursuit, trouver suffisamment d'eau à boire pour la population mondiale pourrait devenir un véritable défi. Par ailleurs, les niveaux de sel impactent plus d'aspects de la vie qu'on ne le pense, depuis la quantité de neige qui se forme au sommet des montagnes jusqu'à la probabilité de contracter des maladies respiratoires. Car le sel, souvent réduit au chlorure de sodium, recouvre une problématique plus étendue, comprenant également des sels liés au calcaire, au gypse et au sulfate de calcium. 

L’équipe scientifique souligne la nécessité urgente d'évaluer et de réduire l'impact humain sur le cycle du sel. Ainsi, est-il indispensable de déverser 20 milliards de kilogrammes de sel chaque année sur les routes américaines pour les déneiger ? Les chercheurs plaident pour un réexamen des usages actuels du sel naturel et la poursuite des études sur le sujet