Image légendée
Une image prise en 2010 par le télescope Hubble d’une partie de la nébuleuse de la Carène, située à plus de 7600 années-lumière © Nasa/Esa/AFP Nasa/Esa

C’était jusqu’ici l’un des secrets les mieux gardés de la galaxie : que verra-t-on sur les premières images scientifiques, et en couleurs, du télescope James Webb, dévoilées demain ? La Nasa a dissipé vendredi un bout du suspense en livrant la liste des cinq premières cibles observées. 

Première cible de ce télescope, le plus puissant envoyé en orbite : la nébuleuse de la Carène, située à environ 7600 années-lumière. Le télescope spatial Hubble l’a déjà photographiée, dévoilant ses gigantesques piliers de poussières et de gaz. Mais les images de James Webb, dont le miroir principal utilisé pour capter la lumière de ces lointains objets cosmiques est bien plus grand, promettent d’être très impressionnantes. Les nébuleuses sont des pépinières d’étoiles. La nébuleuse de la Carène abrite de nombreuses étoiles massives, faisant plusieurs fois la taille de notre Soleil, a précisé la Nasa dans un communiqué. 

La nébuleuse de l’anneau austral est également l’une des cibles. Il s’agit d’une nébuleuse dite planétaire, un immense nuage de gaz entourant une étoile mourante. Elle est située à environ 2000 années-lumière de la Terre (une année-lumière équivaut à plus de 9400 milliards de kilomètres). Autre cible : le Quintette de Stephan, groupement de galaxies situé dans la constellation de Pégase. Il s’agit du premier groupe compact de galaxies découvert, en 1787, selon la Nasa. L’amas de galaxies appelé SMACS 0723 fait également partie de la liste. La Nasa précise qu’il permet de distordre et d’amplifier la lumière des objets situé derrière lui, permettant de voir vers « les populations de galaxies à la fois extrêmement distantes et à la lueur intrinsèquement faible ».

Bill Nelson, le patron de la Nasa, a en outre promis la semaine dernière « l’image la plus profonde jamais prise de notre univers ». Enfin, doit également être rendue publique mardi la première spectroscopie du télescope James Webb, technique utilisée pour déterminer la composition chimique d’un objet lointain. 

Ce sera WASP-96 b, une planète géante composée essentiellement de gaz et située en dehors de notre Système solaire, à 1150 années-lumière. Sa découverte avait été annoncée en 2014 et sa masse équivaut à environ la moitié de celle de Jupiter.

Ces observations ont été réalisées récemment, James Webb étant totalement opérationnel depuis peu, après son lancement par une fusée Ariane 5 à Noël dernier et son long voyage pour atteindre son poste d’observation, à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Mais la Nasa n’avait jusqu’ici rien laissé filtrer concernant ces premières images, afin que la surprise soit réussie.