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Le « jour du dépassement » se produit quand la pression humaine dépasse les capacités de régénération des écosystèmes naturels commence jeudi © AFP/Archives Olivier Morin

Aujourd’hui, jeudi 28 juillet, c’est le jour du dépassement. L’humanité a consommé l’ensemble de ce que la planète peut produire en un an sans s’épuiser, avertissent les ONG Global Footprint Network et WWF. Le reste de l’année est à crédit. « Durant les 156 jours qui restent, notre consommation de ressources renouvelables va consister à grignoter le capital naturel de la planète », a précisé Laetitia Mailhes de Global Footprint Network lors d’une conférence de presse.

Ceci ne prend même pas en compte les besoins des autres espèces vivant sur Terre. « Il faut aussi laisser des espaces pour le monde sauvage », ajoute-t-elle. Le « dépassement » ne cesse, selon l’ONG Global Footprint Network qui suit cette mesure, de se creuser depuis 50 ans : 29 décembre en 1970, 4 novembre en 1980, 11 octobre en 1990, 23 septembre en 2000, 7 août en 2010.

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Evolution entre 1971 et 2022 de la date du "jour du dépassement" qui désigne la date où l'humanité a consommé l'ensemble des ressources naturelles que la Terre peut renouveler sur une année © AFP

Cette empreinte écologique se calcule à partir de six catégories différentes, « les cultures, les pâturages, les espaces forestiers nécessaires pour les produits forestiers, les zones de pêche, les espaces bâtis et les espaces forestiers nécessaires pour absorber le carbone émis par la combustion d’énergies fossiles » et est intimement liée aux modes de consommation, en particulier dans les pays riches. À titre d’exemple, si tous les humains vivaient comme les Français, le jour du dépassement serait intervenu encore plus tôt, le 5 mai 2022.

Un système alimentaire en cause

« Notre système alimentaire a perdu la tête avec une surconsommation des ressources naturelles, sans répondre aux besoins de lutte contre la pauvreté » d’un côté, et de l’autre une épidémie de surpoids et d’obésité, commente Pierre Cannet, de WWF France. « Au total, plus de la moitié de la biocapacité de la planète (55 %) est utilisée pour nourrir l’humanité », relèvent les ONG. 

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Les ONG plaident pour une baisse de la consommation de viande dans les pays riches © AFP/Archives Ben Stansall

Plus précisément, « une grande partie des denrées alimentaires et des matières premières sont utilisées pour nourrir des bêtes et des animaux qu’on consomme après », précise Pierre Cannet. Or l’agriculture contribue à la déforestation, au changement climatique en émettant des gaz à effet de serre, à la perte de la biodiversité et à la dégradation des écosystèmes, tout en utilisant une part importante de l’eau douce, rappellent les ONG. Se basant sur les recommandations scientifiques, elles plaident pour une baisse de la consommation de viande dans les pays riches. « Limiter le gaspillage alimentaire permettrait de faire reculer la date de 13 jours, ça n’est pas négligeable », ajoute Laetitia Mailhes, alors qu'un tiers de la nourriture est gaspillée dans le monde.