La chimie boucle les Nobel scientifiques
Publié le - par LeBlob.fr avec l’AFP
Séquençage et découpage de gènes, nanocristaux, réaction chimique innovante... Dernier des trois Nobel scientifiques à être décerné cette semaine, le prix de chimie est remis mercredi, après la médecine qui est allée aux découvreurs de l’hépatite C et la physique aux mystères des « trous noirs ». La récompense doit être attribuée à partir de 11h45 (9h45 GMT) à Stockholm.
Une découverte biomédicale majeure, souvent citée aussi pour un prix de médecine, pourrait être récompensée : les « ciseaux Crispr », permettant de couper un gène précis, mis au point notamment par la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna. Le mécanisme est facile d’emploi, peu coûteux, et permet aux scientifiques d’aller couper l’ADN exactement là où ils le veulent, pour par exemple créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares. Si la percée est incontestée, la découverte est récente, et fait l’objet encore de disputes sur des brevets, ce qui complique la donne, selon les experts.
Un autre pionnier de la génétique, l’Américain Leroy Hood, pourrait être consacré pour ses travaux sur le séquençage du génome, selon la radio suédoise SR. Selon l’institut spécialisé Clarivate, qui chaque année pronostique de possibles lauréats, le Nobel de chimie pourrait aussi aller au duo américain Stephen Buchwald et John Hartwig pour « leurs contributions à la chimie organo-métallique » et notamment une réaction qui porte désormais leurs deux noms. Cette réaction de Buchwald-Hartwig, développée par les deux chercheurs dans les années 1990, est notamment très utilisée par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de médicaments tels que le Glivec, un anticancéreux développé par Novartis, selon le CNRS.
Les nanocristaux, aussi appelés « boîtes quantiques » et étudiés par le sud-coréen Taeghwan Hyeon, l’Américano-tunisien Moungi Bawendi et le Canadien Christopher Murray pourraient aussi être célébrés. De même que les travaux des Américains Harry Gray, Richard Holm et Stephen Lippard sur le rôle des ions métalliques en biologie.
Cinq femmes seulement ont remporté le Nobel de chimie depuis 1901, pour 183 hommes : Marie Curie (1911), sa fille Irène Joliot-Curie (1935), Dorothy Crowfoot Hodgkin (1964), Ada Yonath (2009) et Frances Arnold (2018).
La médecine a ouvert le bal des Nobel 2020 lundi avec le sacre des Américains Harvey Alter et Charles Rice, aux côtés du Britannique Michael Houghton, pour leur rôle dans la découverte du virus responsable de l’hépatite C. Le prix de physique a sacré mardi le Britannique Roger Penrose, l’Allemand Reinhard Genzel et l’Américaine Andrea Ghez, trois pionniers de la recherche spatiale sur les « trous noirs ».
Le prix de littérature, événement le plus attendu du grand public avec la paix le vendredi à Oslo, sera lui annoncé jeudi par l’Académie suédoise.
Les critiques interrogés par l’AFP ont évoqué une quinzaine de nobélisables, avec des profils allant de l’Américano-Caribéenne Jamaïca Kincaid à l’Albanais Ismaïl Kadaré en passant par la Canadienne Anne Carson ou le Français Michel Houellebecq.
Quant à la paix, le prix est particulièrement ouvert cette année, mais les experts penchent plutôt pour la liberté de la presse ou Greta Thunberg et les jeunes engagés pour le climat.
Le prix d’économie, de création plus récente, clôturera la saison lundi.