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Le glacier Apusiajik, près de Qulusuk, au Groenland, le 17 août 2019 © AFP/Archives Jonathan Nackstrand

La calotte glaciaire du Groenland a fondu de quelque 3500 milliards de tonnes en dix ans, faisant monter d’un centimètre le niveau des océans et aggravant les risques d’inondations à travers le monde, selon une étude publiée lundi dans Nature Communications. 

Deuxième calotte glaciaire après l’Antarctique, avec une surface de près de 1,8 million de km2, la couche de glace qui recouvre le Groenland suscite l’inquiétude des scientifiques, alors que le réchauffement dans l’Arctique est trois fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde. Elle contient au total de quoi élever les océans de 6 à 7 mètres. De nombreuses équipes scrutent son évolution, mais cette nouvelle étude est la première à s’appuyer notamment sur des observations satellitaires de l’Agence spatiale européenne et conclut que la fonte a augmenté de 21 % en 40 ans. Elle a atteint 3500 milliards de tonnes depuis 2011, dont les deux tiers au cours des seuls étés 2012 et 2019, selon l’étude.

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Évolution du niveau des mers depuis 1993 et prévisions jusqu’en 2023 © AFP Simon Malfatto

Les données satellites ont en effet mis en évidence d’importantes variations dans les rythmes de fonte, fortement accentués par des épisodes caniculaires, plus encore que par le réchauffement progressif. « Comme ailleurs dans le monde, le Groenland est vulnérable à l’augmentation des événements météo extrêmes », a souligné l’auteur principal de l’étude, Thomas Slater, de l’université britannique de Leeds. 

L’observation satellitaire a permis d’estimer rapidement et avec précision la perte sur une année donnée et de la traduire en incidence sur la montée du niveau de la mer, selon les chercheurs, qui écrivent que cette méthode « permettra de mieux comprendre les processus complexes de fonte des glaces ».

« Les estimations modélisées suggèrent que la calotte groenlandaise contribuera d’ici 2100 à faire monter les océans de 3 à 23 centimètres », précise Amber Leeson de l’université britannique de Lancaster et co-auteure de l’étude.