La France a posé sa candidature pour participer au futur Observatoire SKA (OSKA), un radiotélescope géant appelé à révolutionner l'astronomie, selon un communiqué du ministère français de la Recherche publié jeudi 04 février 2021.  

Image légendée
Installation de 64 antennes déployée à Carnavon, dans le Karoo en Afrique du Sud, faisant partie du futur Observatoire SKA (OSKA), le 13 juillet 2018 © AFP/Archives Mujahid Safodien

Cette demande est intervenue au cours de la première réunion mercredi et jeudi du Conseil d'OSKA, une organisation rassemblant déjà sept pays, et dont le siège se trouve à l'observatoire de radioastronomie britannique de Jodrell Bank. La France y avait déjà un statut d'observateur, à travers un consortium d'établissements publics de recherche, comme l'Observatoire de Paris ou le CEA, et d'industriels, comme Air Liquide ou Thales, avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en chef de file.

L'OSKA a pour vocation d'observer l'Univers dans la gamme des ondes radio, invisibles à l’œil nu, à l'aide de deux installations colossales, en Afrique du Sud et en Australie. Dans la première installation, 64 antennes de 15 mètres de diamètre ont déjà été déployées, sur un total attendu de 197. Dans la deuxième, il va s'agir de dresser plus de 130 000 antennes de deux mètres de haut, au cœur du désert d'Australie occidentale. 

Il faudra huit ans pour que l'installation soit complète, même si les scientifiques recueilleront déjà des données d'ici quatre ou cinq ans, selon un communiqué de presse sur le site de l'OSKA.

L'observatoire permettra d'étudier, via ces ondes, les « âges sombres » de l'Univers, peu après le Big Bang (environ 13,8 milliards d'années). Il aidera aussi à tester les théories sur la présence de l'énergie noire (encore jamais observée) et à étudier la formation des étoiles, l'évolution des galaxies, le magnétisme cosmique et les ondes gravitationnelles.

Ces observations s'effectueront avec une précision et une sensibilité inédites, mais en générant aussi un flux de données « dépassant chaque année le trafic internet mondial d’aujourd’hui et les besoins de stockage actuels de Facebook par exemple », selon un communiqué du CNRS. 

Sept pays (Afrique du Sud, Australie, Chine, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume Uni) sont déjà signataires de la convention établissant l'OSKA comme organisation intergouvernementale. Le budget de construction à partir de 2020 et de fonctionnement jusqu'en 2030 s'élève à plus d'1,9 milliard d'euros.