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Une opposante à l’avortement devant la seule clinique du Missouri pratiquant des avortements, le 31 mai 2019 à Saint-Louis © AFP SAUL LOEB

Le nombre des avortements réalisés aux États-Unis a enregistré une nouvelle baisse entre 2014 et 2017 pour se fixer à un niveau historiquement bas, selon une étude publiée mercredi 18 septembre qui avance comme hypothèse principale à ce recul une amélioration de la contraception.

Un peu plus de 862 000 avortements ont été réalisés en 2017, en baisse de 7 % par rapport à 2014, selon les données collectées par l’institut Guttmacher, qui fait référence sur la question. Cette diminution s’inscrit dans une tendance longue, rappelle l’institut. En 2000, il y avait eu 1,3 million d’avortements réalisés aux États-Unis et 1,1 million en 2010, d’après ses données. Avec 13,5 interruptions volontaires de grossesse (IVG) pour 1 000 femmes en âge de procréer, le taux d’avortement a atteint en 2017 son plus bas niveau depuis que la Cour suprême américaine a légalisé en 1973 le droit des femmes à avorter dans tout le pays, soulignent les auteures de l’étude.

Celles-ci se sont demandées si les mesures restrictives adoptées par certains États conservateurs du Sud et du centre du pays, qui ont entraîné la fermeture de nombreuses cliniques dans cette zone, étaient responsables de la baisse. Mais « notre analyse n’a pas relevé de lien clair entre la variation du nombre de cliniques et celle du nombre d’avortements », écrivent-elles. En revanche, notent-elles, le nombre de naissances a aussi diminué sur cette période. « Un meilleur usage de la contraception pourrait être le facteur » de ces changements, avancent-elles, en notant une augmentation de l’usage de moyens de contraception très efficaces, comme le stérilet ou les implants, ainsi que de la stérilisation.

L’avortement est un sujet très clivant aux États-Unis. Selon un sondage du Centre de recherches Pew datant de 2018, 58 % des Américains estiment que l’avortement devrait être légal, et 37 % souhaitent son interdiction. Les différences d’opinions suivent en grande partie les lignes partisanes avec des démocrates largement favorables au droit des femmes de choisir si elles veulent interrompre leur grossesse, et des républicains, surtout dans les milieux évangéliques, majoritairement opposés aux IVG.