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Des avions de British Airways parqués sur le tarmac à l'aéroport de Châteauroux-Deols fin octobre 2020 en raison des conséquences économiques de la crise sanitaire © AFP/Archives Guillaume Soulvant

Le gouvernement doit « renforcer la compatibilité du plan de relance avec l’objectif de neutralité carbone », recommande mardi le Haut conseil pour le climat (HCC), qui voit dans ce plan une occasion « de rattraper le retard pris par la France dans ses objectifs climatiques ».

Les experts du HCC, scientifiques, ingénieurs ou économistes, se sont penchés sur le plan de 100 milliards d’euros sur deux ans dévoilé en septembre, pour voir dans quelle mesure il est compatible avec les engagements de la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Le HCC a étudié les 97 mesures, les classant entre celles « favorables, défavorables, ambigües ou qui s’inscrivent dans la continuité des émissions actuelles, trop élevées, de la France », selon ce rapport indépendant.

Le gouvernement a fait de la transition écologique un des piliers de ce plan, avec 30 milliards d’euros consacrés au verdissement de l’économie. Le HCC a comptabilisé 28 milliards d’euros « favorables à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre », un montant proche de celui du gouvernement. « C’est un montant très important, la France fait partie des pays les mieux dotés » en ce sens, a relevé la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du HCC, lors d’une conférence de presse en ligne.

En revanche, « les deux tiers du plan soutiennent l’activité économique dans la continuité des pratiques actuelles. Elles pourraient avoir un effet significatif à la hausse sur les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la trajectoire de réduction de la France, et font courir le risque d’un verrouillage dans des activités fortement émettrices à long terme », avertit le rapport. Les experts estiment aussi qu’il faut soutenir davantage des transformations structurelles à plus long terme pour que la France remplisse les objectifs fixés par l’accord de Paris de limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2 °C, voire à 1,5 °C.